Quand les jeunes grandissent, le point culminant de la prise de risque survient souvent à un moment spécifique. Selon une recherche, cette phase coïnciderait avec l’adolescence.
De nombreux jalons sont présents dans la vie d’un enfant, essentiels à son épanouissement. L’âge où il marche pour la première fois ou prononce ses premières paroles, l’époque où il est le plus indiscipliné, ou encore l’âge où il est le plus compliqué à gérer pour ses parents. Cependant, il existe également un âge où les jeunes s’exposent le plus aux dangers. Bien que beaucoup pensent que cette période se produit lorsqu’ils sont très jeunes, ce n’est pas exactement le cas, car jusqu’à 9-10 ans, ils ne perçoivent pas le péril. C’est ce que met en évidence le médecin urgentiste, Dr Gérald Kierzk, dans un article publié par Allô Docteurs..
Pendant la phase allant des premières foulées jusqu’à l’âge de 7-8 ans, la compréhension du risque est moins développée et ils ne saisissent pas la menace.
A quel âge les enfants se comportent-ils plus dangereusement ?
Dans des déclarations rapportées par le New York Post en juin 2019, issues de son ouvrage intitulé Inventing Ourselves: The Secret Life of the Teenage Brain (L’invention de soi : la vie secrète du cerveau adolescent), Sarah-Jayne Blakemore, neuroscientifique à l’Université de Londres, indique que l’âge où l’enfant s’expose le plus aux dangers serait de 14 ans.
Nous avons estimé que l’âge où notre groupe de participants a fait le plus grand nombre de choix périlleux était de 14,38 ans.
De l’apparition de la puberté (11-12 ans) jusqu’à la fin de l’adolescence ou le début de l’âge adulte, on peut constater une série de modifications cérébrales et comportementales chez les jeunes. Au commencement de la puberté, outre les impacts physiques, le cerveau des adolescents tend à fonctionner plus lentement. Selon le New York Post, une série de tests menés dans les années 1980 auraient révélé qu’il existerait un « creux » dans les tâches de mémoire autour de l’âge de 12 ans. Les jeunes âgés 12 ans seraient 15 % moins rapides que ceux qui ont entre 10 et 11 ans.
Les raisons de cette éventuelle baisse de performance ne sont pas encore bien comprises. Il est envisageable que les modifications significatives des hormones sexuelles à ce stade provoquent des changements dans les réseaux cérébraux.
La pression sociale
Durant la puberté, les jeunes se sentent souvent plus mal à l’aise physiquement et cherchent à s’intégrer et à être appréciés par leurs pairs, quel qu’en soit le prix. Selon le New York Post, lors d’une étude menée en 2013 à Harvard, plusieurs adolescents ont subi une IRM durant laquelle les médecins leur ont dit qu’un camarade les observait, alors que ce n’était pas vrai. D’après les résultats de l’étude, les participants ont montré une activité accrue dans leur cortex préfrontal médian, une région du cerveau liée à la « réflexion sur soi », précise Sarah-Jayne Blakemore. Ainsi, l’effet de groupe domine quand il s’agit de prendre des risques. Les jeunes de 14 ans semblent être davantage disposés à se mettre en danger lorsqu’ils sont en compagnie de leurs amis, notamment pour les épater.
Le New York Post indique que, lors d’un jeu de simulation de conduite, différents groupes d’âge devaient compléter un parcours le plus rapidement possible. Les chercheurs ont constaté que les adolescents âgés de 13 à 16 ans étaient deux fois plus enclins à brûler des feux de signalisation lorsqu’ils jouaient en présence de leurs amis, contrairement aux moments où ils jouaient seuls.
Cela implique que les adolescents ne prennent pas systématiquement des risques, contrairement aux clichés.
Les punitions ne fonctionnent pas
Lorsque la prise de risque a des conséquences néfastes, les sanctions imposées par les parents sont souvent la réaction logique à cette action dangereuse pour l’enfant. Cependant, à l’âge de 14 ans, ces derniers paraissent « moins enclins à tirer des leçons de ces sanctions », souligne la neuroscientifique. Les adolescents ont tendance à répéter la même erreur et le même comportement à risque plusieurs fois. Ainsi, Sarah-Jayne Blakemore a constaté qu’il serait préférable de mettre en place un système de récompenses pour les adolescents qui évitent les dangers, plutôt que d’établir une punition en cas de prise de risque.
Une approche axée sur la gratification, plutôt que sur la sanction, pourrait être plus favorable à l’éducation d’un adolescent.