Pour les ParentsQuand les grands-parents disent non au baby-sitting

Quand les grands-parents disent non au baby-sitting

Seuls 2% des enfants de moins de 6 ans en France sont gardés exclusivement par leurs grands-parents. Bien que nombreux soient actifs ou retraités, ils ne souhaitent pas être considérés comme des nounous. Toutefois, ils restent majoritairement disponibles pour leurs petits-enfants.

Justine, une grand-mère de 54 ans et puéricultrice en activité, en est un exemple typique. Elle s’exclame : « Dès que mes enfants sont devenus adultes, j’ai prévenu que je ne serais pas une nounou de vos enfants ». Elle souhaite avoir la liberté de décider quand elle garde ses petits-enfants, de manière à ce que cela reste un moment agréable et surtout sans contrainte dans son emploi du temps.

Justine est dans la même situation que la plupart des grands-parents, comme l’indique une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) publiée en 2018. Cette étude montre que seuls 2% des petits-enfants de moins de 6 ans sont principalement gardés par leurs grands-parents. Cependant, cela ne signifie pas que ces derniers sont absents de la vie de leurs petits-enfants.

« Je viens en aide pour la garde lorsque c’est nécessaire, mais je ne souhaite pas que cela devienne une habitude. Je suis une grand-mère, pas une baby-sitter », insiste Justine.

Elle explique que cela aurait été trop pour elle et que cela aurait pu altérer ses relations avec ses enfants et petits-enfants. Elle précise qu’elle est une grand-mère, pas une baby-sitter. Bien sûr, lorsqu’elle s’occupe de ses petits-enfants, elle passe de merveilleux moments avec eux. Cependant, sa fille doit impérativement lui demander à l’avance, sous peine de se voir refuser.

LIRE AUSSI :   Une fillette de 4 ans gravement infectée par des poux a failli mourir

« Je suis déçue mais j’ai réalisé que je ne pouvais pas compter sur mes parents »

Elodie a cessé de solliciter l’aide de ses parents, qui lui répondent invariablement par « Pourquoi faire ? » ou « On va voir si on est disponible », suivies de silence. Elle avoue avec tristesse que, malgré son attente, elle a compris qu’elle ne pouvait pas compter sur eux. Cette mère a trois garçons, dont l’aîné a 10 ans. « Je pense qu’ils aiment leur paix et ne veulent pas avoir affaire à des enfants qui sont parfois tapageurs. » Par conséquent, Elodie et son compagnon ont adopté d’autres modes de garde pour leur fratrie, tels qu’une nounou à temps plein pour leur enfant de deux ans, la garderie et le centre de loisirs pour leur enfant de sept ans, tandis que leur fils aîné, qui est collégien, reste seul. Cette organisation représente un coût mensuel de 250 euros, un budget considérable et non négociable. « Le reste du temps, nous faisons tout en famille », explique Elodie. « Nous avons parfois recours à ma belle-mère, mais nous essayons surtout de nous débrouiller seuls. »

Les grands-parents sollicités à la fois par leurs descendants et leurs ascendants

Selon Françoise Le Borgne-Uguen, sociologue spécialisée dans les relations intra-familiales à l’Université de Brest. « De nos jours, le discours ‘on ne veut pas être corvéable à merci, on a d’autres choses à vivre’ est plus répandu chez les grands-parents qu’auparavant, explique-t-elle. Toutefois, en réalité, ils restent pour la plupart disponibles. » En effet, près de deux tiers des enfants de moins de 6 ans sont gardés occasionnellement par leurs grands-parents. De plus, 21% de cette même tranche d’âge sont pris en charge par leurs aïeuls au moins une fois par semaine, du lundi au vendredi. Selon Françoise Le Borgne-Uguen, les raisons principales qui incitent les grands-parents à refuser d’aider leurs enfants sont le travail, la distance géographique et les engagements auprès de leurs propres parents. « De nos jours, de nombreux grands-parents sont sollicités par leurs propres ascendants, qui vivent plus longtemps et rencontrent des difficultés de santé, de mobilité, etc. », poursuit la sociologue. « C’est un phénomène récent qui a modifié leur disponibilité pour les petits-enfants. » Selon l’Insee, en moyenne, les femmes et les hommes deviennent grands-parents à respectivement 54 et 56 ans en France.

LIRE AUSSI :   Les nids d'ange sont-ils vraiment utiles ?

Source : @Magicmaman

Exclusive content

Latest article

More article