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Marre de l’éducation positive : Faut-il revenir à une éducation plus conservatrice ?

Pierre-Henri d’Argensson, auteur de « Petit traité d’éducation conservatrice », ne cache pas son scepticisme envers les pédagogies actuelles axées sur l’éducation bienveillante et la parentalité positive. Il prône au contraire un retour à l’autorité parentale, la politesse, ainsi qu’à une attention particulière portée à la grammaire et à l’orthographe. D’autres auteurs remettent également en question l’omniprésence de la parentalité positive dans les médias et les ouvrages de développement personnel.

Bien que la philosophie sous-jacente de l’éducation bienveillante, qui consiste à écouter les émotions de l’enfant, soit largement acceptée, certains parents sont confrontés à des difficultés pour l’appliquer dans leur quotidien. En effet, les nombreuses déclinaisons et préceptes de cette approche, tels que la méditation, le yoga ou la pleine conscience, peuvent s’avérer difficiles à intégrer en imposant des limites à l’enfant.

D’après plusieurs ouvrages, les guides de la parentalité positive ont tendance à culpabiliser les parents, ce qui peut avoir des conséquences négatives. Dans leur livre intitulé « Non coupables – Sortir des injonctions de la parentalité positive », Aude Décheret et Vincent Joly se demandent si cette méthode d’éducation convient à tout le monde et cherchent à redonner confiance aux parents à travers les aventures d’une maman fictive. Selon eux, de nombreux ouvrages de parentalité commencent par dire qu’il n’y a pas de parents parfaits, mais la suite est centrée sur ce que les parents doivent faire pour que leur famille soit épanouie, ce qui peut créer une pression supplémentaire pour les parents. Cette pression est due au fait que les conseils prodigués dans ces livres sont souvent centrés sur les actions que les parents doivent accomplir pour permettre à leur famille d’être heureuse, ce qui peut être difficile à suivre pour certains parents et les faire se sentir coupables ou anxieux.

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« On nous dit qu’on peut tout gérer en harmonie »

Le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan partage le même avis que plusieurs auteurs sur les guides de la bienveillance en affirmant clairement dans son livre Comment survivre à ses enfants ? qu’il en a « ras le bol de ces discours bienveillants, de cette parentalité positive, qui vous fait croire qu’on peut tout gérer, tout le temps, sans conflits, sans soucis, dans l’harmonie et le bonheur ». Il critique les sites de précepteurs de la bienveillance qui conseillent de rester zen lorsque l’enfant crie et pleure, ou d’adoptaer un comportement de résistance non agressif lorsque l’enfant ne veut pas lâcher ses jeux vidéo. Patrick Ben Soussan estime que ces sites diffusent des informations vérifiées, mais également d’autres totalement fabriquées et farfelues. Il pointe également la large place laissée à internet dans l’information liée à l’éducation.

Naviguer dans toutes ces injonctions pour être un parent aujourd’hui peut donc s’avérer difficile. Trouver l’équilibre entre l’éducation bienveillante et l’autorité parentale semble être un défi. Selon une étude Ipsos, 67% des parents admettent manquer explicitement d’autorité. Une majorité estime également qu’ils ont une relation trop « axée copain » (66%), qu’ils sont trop tolérants (61%) et donc pas assez stricts (81%). En pratique, pourquoi est-il si difficile de trouver son autorité parentale ?

Pierre-Henri d’Argenson, père de trois enfants, a exprimé dans son livre Petit traité d’éducation conservatrice le désir de donner à ses enfants une éducation structurée sans pour autant passer pour un conservateur. Il critique les dogmes actuels de l’éducation tels que « Parents cools », « éducation positive » et « autorité bienveillante », qu’il considère comme des termes rassurants permettant d’éviter les controverses modernes sur les règles et le cadre. Il souligne qu’il est important de se concentrer sur ce que l’on veut transmettre à ses enfants, plutôt que sur le jargon éducatif employé. Bien que d’Argenson se décrive comme un parent moderne qui ne souhaite pas que ses enfants soient coupés du monde, il estime que la rigueur de l’éducation ne doit pas être compromise.

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Rétablissement de l’éducation « conservatrice » en 3 points

Pierre-Henri d’Argenson est convaincu que l’on peut renouer avec les principes fondamentaux de l’éducation, tout en ne négligeant pas le bonheur et l’épanouissement créatif de l’enfant. Selon lui, une éducation conservatrice ne doit pas être considérée comme une éducation de classe ou nostalgique, mais plutôt comme une éducation honnête, complète, équilibrée et morale. Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre en place un cadre clair et des règles à suivre. Voici donc les trois pistes qu’il recommande pour incarner son rôle de parent de manière efficace :

Croyez en votre projet pédagogique :

La confiance des parents en leur capacité d’éduquer leurs enfants est souvent mise à mal, mais selon l’auteur, l’éducation est un processus qui nécessite des efforts continus. Pour réussir dans leur projet éducatif, les parents doivent répéter et insister sur certaines valeurs, tout en gardant l’amour pour leur enfant comme priorité absolue. Il est important de ne pas laisser l’enfant tout-puissant et de ne pas abandonner son rôle de parent en n’exerçant pas son autorité.

Encouragez-les à bien écrire et parler :

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Pierre-Henri d’Argenson souligne que de nombreux facteurs ont contribué à l’appauvrissement du langage et de l’orthographe chez les enfants. Pour y remédier, il préconise de les encourager à écrire et à bien parler en leur faisant rédiger des lettres ou en lisant avec eux. Il est également crucial de bannir les grossièretés de leur vocabulaire, car les enfants perçoivent les efforts de correction du langage et de pacification des échanges, ce qui les aide à développer un sens de la courtoisie relationnelle et le respect des règles de politesse.

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Faire la police des écrans :

Les écrans ont également un impact négatif sur la santé mentale et physique des enfants, notamment sur leur poids, leur concentration, leur sommeil et leur langage. En tant que parents, il est donc de leur responsabilité de limiter le temps passé devant les écrans, y compris pour eux-mêmes, et de favoriser une approche plus axée sur la nature et l’humain pour l’éducation des enfants de demain.

Peut-on concilier parentalité positive et autorité ?

Il est important de reconnaître que l’éducation positive comporte des aspects bénéfiques. Il est essentiel d’être attentif aux besoins émotionnels de son enfant dès la naissance, voire même pendant la grossesse, pour favoriser son développement optimal. Ignorer ses émotions serait une erreur si l’on souhaite élever un enfant épanoui. Toutefois, il est important de trouver un équilibre entre les désirs de l’enfant et son éducation. La discipline positive ne signifie pas dire « oui » à tout et être laxiste. Elle ne vise pas à élever des enfants-rois. Il s’agit plutôt d’être bienveillant, mais ferme. Établir des règles pour les enfants est incontournable ! Ces règles vont donner un sentiment de sécurité nécessaire à leur développement. Les règles doivent être claires, précises, facilement compréhensibles, communes à tous, cohérentes et contextualisées. Cela nécessite de la répétition, de la patience et, parfois, l’application de sanctions en cas de non-respect de ces règles. Enfin, il est crucial de rappeler aux parents qu’ils commettront probablement des erreurs… et ce n’est pas grave, du moment qu’ils offrent de l’amour et du respect à leur enfant !

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