À l’âge de 2 mois, les bébés peuvent montrer des changements dans leur comportement de sommeil, et c’est le moment pour les parents de commencer à établir une routine structurée pour les aider à mieux comprendre les heures de sommeil.
Avec Kelly Champinot*, spécialiste du sommeil des enfants.
Après les premières semaines de fatigue intense, les parents doivent faire face à de nouveaux défis. À partir de l’âge de 2 mois, les bébés peuvent dormir jusqu’à 6 à 8 heures consécutives pendant la nuit, ce qui en fait le moment idéal pour établir des habitudes de sommeil qui aideront votre bébé à distinguer clairement le sommeil de jour et de nuit.
Les bébés peuvent avoir des phases d’éveil de plus en plus longues
Après le premier mois de vie, les nourrissons ont tendance à dormir moins souvent, mais pendant des périodes de sommeil plus longues, principalement pendant la nuit et parfois pendant les siestes.
Ces moments de sommeil sont cruciaux pour leur développement et leur bien-être, car ils leur permettent de grandir et de retenir les informations apprises pendant les phases d’éveil.
À partir de 6 semaines, les nourrissons peuvent rester éveillés pendant environ 1 à 1,5 heure, une durée qui augmente progressivement en fonction de leur âge et de leurs besoins. Vers 4 à 6 semaines, leur horloge biologique commence à se mettre en place, ce qui permet la mise en place d’un rythme jour/nuit régulier.
Les rythmes circadiens, qui sont basés sur des cycles d’environ 24 heures et sont influencés par la lumière, se mettent en place progressivement et deviennent plus évidents à partir de 2-3 mois.
Les biberons et les tétées vont progressivement diminuer, permettant aux nourrissons de tenir de plus en plus longtemps sans manger.
L’environnement de sommeil
Il est essentiel que le bébé apprenne à faire la distinction entre l’environnement du sommeil et celui du reste de ses activités. La chambre et le lit doivent donc être associés au sommeil, aussi bien pour la nuit que pour les siestes.
Pour aider le bébé à distinguer le jour et la nuit, il est recommandé de maintenir la chambre aussi sombre que possible pendant la nuit et de réduire les bruits et les stimulations autour de lui. En revanche, vous pouvez ouvrir les rideaux le matin et après les siestes pour que la lumière entre dans la maison et signale le début d’une phase d’éveil.
La chambre du bébé doit être un environnement confortable et sûr, à l’écart des bruits, avec une température d’environ 18 à 20 °C. Il est important de rappeler que les nourrissons doivent toujours dormir sur le dos et qu’aucun objet, comme une couette, une peluche ou un coussin, ne doit se trouver dans leur lit, que ce soit pour les nuits ou les siestes.
Quelle routine ?
Il est important de mettre en place des conditions de sommeil qui favorisent l’autonomie de l’enfant progressivement. Les parents peuvent répéter des gestes spécifiques pour aider leur enfant à comprendre la séparation entre l’environnement de sommeil et les autres activités.
Par exemple, si l’enfant s’endort habituellement en étant allaité, les parents peuvent commencer par faire une dernière tétée en dehors de l’environnement de sommeil. Ensuite, ils peuvent l’endormir en le tenant dans leurs bras pour briser l’association entre l’allaitement et l’endormissement. La fois suivante, les parents peuvent déposer l’enfant dans son lit tout en gardant une main sur lui pour qu’il sente leur présence. Le but de cette étape est de faire comprendre à l’enfant que le lit est l’endroit où il doit s’endormir. Enfin, les parents peuvent progressivement réduire leur présence pour aider l’enfant à s’endormir seul.
Il est important de noter que si l’enfant est habitué à s’endormir en étant porté, bercé ou en étant nourri, il peut s’attendre à reproduire ces comportements chaque fois qu’il doit dormir. Cela peut entraîner une dépendance à ses parents et à la nourriture pour s’endormir et se rendormir, ce qui peut causer des problèmes de sommeil.
Et le co-dodo ?
L’American Academy of Pediatrics recommande le co-dodo jusqu’à l’âge d’environ 6 mois, mais la décision appartient aux parents et ils ne devraient pas se sentir coupables de leur choix, qu’ils choisissent de co-dormir ou non.
Il est important de garder à l’esprit que les bébés peuvent être bruyants pendant leur sommeil, ce qui peut perturber le sommeil des parents.
Si les parents ont un sommeil fragile, le co-dodo peut ne pas être la meilleure solution car ils ont besoin de toute leur énergie pour s’occuper de leur bébé pendant la journée.
Selon Kelly Champinot, le co-dodo est une question de choix et d’harmonie familiale.
Elle recommande le co-dodo comme une transition en douceur, surtout après le retour de la maternité, à condition que cela ne perturbe pas l’équilibre familial et qu’il soit effectué de manière encadrée et sécuritaire.
Lorsqu’on parle de sécurité, cela signifie que le bébé doit dormir dans un lit cododo ou une extension du lit des parents où chacun a son propre espace de sommeil dédié.
Il ne doit en aucun cas dormir dans le lit des parents au milieu d’eux, car cela augmente considérablement le risque de mort subite du nourrisson.
Conseils pour de bonnes nuits
Les enfants de cet âge ont besoin de routines pour créer des points de repère et se sentir plus à l’aise. Il est donc recommandé de mettre en place des horaires réguliers pour nourrir, laver et promener votre bébé afin de régler rapidement son rythme de sommeil.
Il est également important de repérer les premiers signes de fatigue chez votre bébé. Les bébés ont un rythme de sommeil régulier, avec des cycles d’environ une heure.
Lorsqu’ils montent dans « le train du sommeil », il ne faut pas les en détourner sous peine de perturber leur rythme.
Un cycle de sommeil dure environ une heure et une nuit peut contenir de 6 à 8 cycles.
Si votre bébé baille, se frotte les yeux, le nez ou les oreilles, cela peut être un signe qu’il est fatigué.
Dans ce cas, il est recommandé de le coucher dans les 10 minutes qui suivent pour éviter qu’il ne rate son « train du sommeil ».