Pour les ParentsMon enfant est susceptible, il se vexe facilement : que faire ?

Mon enfant est susceptible, il se vexe facilement : que faire ?

Vous avez peut-être déjà vécu une situation où un simple commentaire a semblé déclencher une véritable tempête d’émotions chez votre enfant. Ces réactions peuvent être frustrantes pour un parent, surtout quand on se retrouve face à un petit qui semble se refermer à la moindre remarque. Cependant, la susceptibilité chez les enfants est un phénomène complexe, bien plus profond qu’une simple mauvaise humeur. Alors, comment mieux comprendre et gérer cette hypersensibilité ?

Comprendre la susceptibilité chez l’enfant

Imaginez : c’est la course le matin, vous essayez d’aller vite, et vous mentionnez que le tee-shirt choisi par votre enfant ne va pas très bien avec son pantalon. Et là, catastrophe, il fait la tête jusqu’à l’école. Si votre enfant réagit de cette manière, c’est probablement parce qu’il ressent les choses avec une grande intensité. Comme l’explique la psychologue Catherine Pierrat, cette susceptibilité peut être une forme d’hypersensibilité, souvent liée à une frustration ou une colère que l’enfant ne sait pas comment exprimer autrement.

Ces émotions peuvent se manifester de différentes façons. Certains enfants se renferment et boudent, tandis que d’autres pleurent ou explosent de colère. « Il est aussi possible que le mécontentement refoulé se traduise par de la susceptibilité », précise Catherine Pierrat. Ce type de réaction excessive apparaît généralement autour de trois ans, à l’âge où l’enfant commence à interagir plus fréquemment avec les autres et à percevoir leur jugement. C’est souvent à ce moment-là que l’enfant devient conscient des moqueries ou des critiques, souvent moins tolérantes que celles de la maison.

Les raisons derrière la susceptibilité

Chaque enfant est unique, et tout comme d’autres traits de caractère, la susceptibilité peut être plus ou moins marquée selon les individus. Cette sensibilité accrue peut être influencée par divers facteurs, y compris l’hérédité. En effet, certaines familles semblent plus sujettes à la susceptibilité que d’autres. « Cela peut également être lié à une forme d’orgueil, qui, en grandissant, se transforme en une hypertrophie de l’ego », ajoute la psychologue.

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Le parcours de vie de l’enfant joue aussi un rôle clé. Un enfant ayant traversé des situations déstabilisantes ou rabaissantes peut développer une susceptibilité plus prononcée. Cette fragilité peut également être le reflet d’un manque de confiance en soi, qui amplifie l’importance qu’il accorde au regard des autres.

Accompagner son enfant dans la gestion de ses émotions

Il n’est jamais simple de savoir comment réagir face à un enfant hypersensible. Quand chaque remarque semble provoquer une vague d’émotions, cela peut devenir épuisant pour les parents. Pourtant, comme le souligne Catherine Pierrat, il est essentiel de rester calme. « Il est difficile de demander à un enfant de se calmer si nous sommes nous-mêmes en colère », explique-t-elle. S’énerver ne ferait qu’aggraver la situation, augmentant la susceptibilité de l’enfant.

La clé réside dans l’acceptation de cette émotion. Il est crucial d’apprendre à identifier et à gérer les émotions dès le plus jeune âge. Il s’agit d’aider l’enfant à mettre des mots sur ce qu’il ressent, à comprendre ce qui le dérange, et à exprimer ses émotions de manière constructive. « Plus on commence tôt ce travail, mieux l’enfant pourra comprendre et gérer ses émotions », conseille la psychologue. En partageant vos propres émotions avec votre enfant, vous l’aiderez à mieux comprendre les siennes. Il se sentira ainsi compris et soutenu.

Comment réagir lorsque l’enfant se ferme ?

Lorsque votre enfant se braque, il est important de ne pas répondre par la colère. Cela ne ferait qu’alimenter un cercle vicieux. Au contraire, il faut accueillir son émotion et la respecter. Gardez à l’esprit que pour un enfant, la susceptibilité est une réelle souffrance. « Il est essentiel de ne pas nier sa sensibilité. Acceptez-la et communiquez avec lui pour qu’il se sente écouté et compris », insiste Catherine Pierrat. Si votre enfant souhaite s’isoler pour se calmer, laissez-le faire.

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Il est aussi important de noter que l’expression d’une émotion peut survenir bien après l’événement déclencheur. Parfois, un petit détail peut provoquer une réaction démesurée, simplement parce que l’enfant a accumulé des frustrations tout au long de la journée. En tant que parent, soyez à l’écoute, soyez attentif à ce que traverse votre enfant, et faites preuve d’empathie.

Encourager les enfants à avoir confiance en eux

Une grande susceptibilité peut parfois être le signe d’une hypersensibilité, mais elle peut aussi indiquer un manque de confiance en soi. En tant que parent, vous avez un rôle clé à jouer pour aider votre enfant à s’affirmer et à développer une attitude bienveillante envers lui-même. Aidez-le à reconnaître et à valoriser ses compétences et ses qualités. La pratique régulière d’une activité sportive, artistique ou autre peut être particulièrement bénéfique pour renforcer la confiance en soi. Pour les enfants susceptibles, surtout ceux qui manquent de confiance, ces activités peuvent même avoir un effet thérapeutique.

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Pour réduire leur sensibilité aux critiques ou aux moqueries, il est également important de leur montrer qu’ils peuvent prendre du recul sur eux-mêmes. « Il est essentiel de leur apprendre à relativiser certaines situations qu’ils prennent trop à cœur, et à développer une certaine distance par rapport à leur propre personne. » En adoptant cette perspective, ils seront moins vulnérables aux jugements des autres. Cependant, il est aussi crucial de comprendre que les jeunes enfants n’ont pas encore acquis le sens de l’humour ou l’autodérision. L’experte souligne : « C’est une notion qu’ils ne saisissent pas encore pleinement, ce qui peut les mettre mal à l’aise ou les déstabiliser. Le sens de l’humour se développe progressivement, en fonction des expériences et de l’environnement familial et scolaire. »

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La psychologue conclut en citant le deuxième accord toltèque, une leçon précieuse pour toute personne sensible : « Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle. » Ce que les autres disent ou font reflète leur propre réalité, et non la réalité absolue.

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