Plus de cinq ans après le début de la crise sanitaire mondiale, les débats sur les conséquences à long terme de la vaccination contre le Covid-19 n’ont pas disparu. Beaucoup se posent encore des questions sur la sécurité des vaccins à ARN messager. Une nouvelle étude française d’envergure vient toutefois apporter des réponses claires et rassurantes : elle montre que les personnes vaccinées ont un risque de mortalité globalement plus faible que celles qui ne sont pas vaccinées. Ces résultats confirment le rôle essentiel des vaccins dans la protection durable de la santé publique.
Covid-19 : une méfiance qui persiste autour des vaccins

Depuis l’introduction des vaccins à ARN messager en 2021, leur efficacité pour prévenir les formes graves du Covid-19 a été largement démontrée par la recherche. Pourtant, de nombreux doutes subsistaient, notamment sur leurs effets à long terme : impact sur la mortalité globale, risques de maladies cardiovasculaires ou de cancers. Jusqu’à récemment, peu d’études disposaient du recul nécessaire pour évaluer ces risques sur plusieurs années.
Une étude française menée à très grande échelle
La nouvelle étude publiée par Epi-Phare — un groupement scientifique piloté par l’ANSM et l’Assurance maladie — change la donne. Basée sur les données du Système national de données de santé (SNDS), elle a suivi 28 millions d’adultes âgés de 18 à 59 ans en France. Parmi eux, 22,7 millions étaient vaccinés, contre 5,9 millions non vaccinés. Le suivi s’est étendu sur une période médiane de 45 mois, ce qui permet d’avoir une vision solide et à long terme.
Les résultats sont particulièrement marquants :
- 74 % de réduction du risque de décès lié à une forme grave de Covid-19 chez les personnes vaccinées ;
- 25 % de baisse de la mortalité globale chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés.
Selon les auteurs, l’idée d’une surnatalité causée par les vaccins à ARN messager est aujourd’hui hautement improbable.
Quels bénéfices concrets pour les personnes vaccinées ?

Durant les 45 mois d’observation, 98 429 décès ont été enregistrés parmi les personnes vaccinées (soit environ 0,4 %), contre 32 662 chez les non-vaccinés (soit 0,6 %). Autre constat rassurant : aucun accroissement du risque de décès n’a été relevé, que ce soit pour les maladies cardiovasculaires, les cancers, les accidents ou d’autres causes majeures.
Les scientifiques avancent une hypothèse intéressante : en plus de prévenir les formes graves, la vaccination pourrait aussi limiter certaines complications du Covid long, qui affaiblissent durablement le corps. Cela expliquerait en partie la réduction de la mortalité globale observée chez les vaccinés.
Petit rappel sur les effets potentiels du Covid-19
Le Covid-19 est une infection respiratoire virale. Dans de nombreux cas, il entraîne des symptômes bénins, mais il peut aussi provoquer des complications sévères : pneumonies aiguës, insuffisance respiratoire, troubles cardiaques ou neurologiques. Certaines personnes gardent des séquelles pendant plusieurs mois, comme une fatigue intense, des difficultés à respirer ou des troubles de la concentration.
Face à ces risques, la vaccination reste à ce jour le meilleur moyen de prévenir les formes graves et de limiter les effets à long terme du virus.
Quelles implications pour la santé publique ?
Depuis 2023, plus de 976 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été administrées dans l’Union européenne, accompagnées de campagnes de rappel régulières. Cette étude confirme que les vaccins ne se contentent pas de protéger à court terme : ils jouent un rôle crucial dans une stratégie durable de réduction de la mortalité.
Les chercheurs précisent toutefois une limite importante : leurs résultats concernent uniquement les adultes de moins de 60 ans. Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour confirmer l’efficacité à long terme chez les personnes âgées, qui restent les plus vulnérables face au virus.
Questions fréquentes sur les vaccins et la mortalité
Les vaccins contre le Covid-19 réduisent-ils vraiment le risque de mourir ?
Oui. D’après l’étude, la mortalité globale diminue de 25 % chez les personnes vaccinées, et les décès liés au Covid-19 chutent de 74 %.
Y a-t-il un risque de surmortalité à long terme après la vaccination ?
Non. Les données ne montrent aucune hausse de la mortalité associée à la vaccination à ARN messager. Les chercheurs jugent cette hypothèse hautement improbable.
Les résultats concernent-ils toutes les tranches d’âge ?
Pas encore. L’étude se concentre sur les adultes de 18 à 59 ans. D’autres recherches sont nécessaires pour les plus de 60 ans.
