La varicelle, une maladie infantile très répandue et généralement sans gravité, revient au cœur de l’actualité sanitaire en France. La Haute Autorité de Santé (HAS) envisage en effet de recommander une vaccination universelle dès l’âge de 12 mois. Quels sont les enjeux de cette décision ? Voici un tour d’horizon complet.
La HAS relance le débat sur la vaccination généralisée
Pour la première fois depuis près de vingt ans, la HAS remet à l’étude la possibilité d’introduire une vaccination contre la varicelle pour tous les nourrissons à partir de 12 mois. Dans sa note de cadrage publiée le 8 décembre 2025, l’autorité explique avoir pris cette initiative à la lumière de nouvelles données internationales. Des pays comme les États-Unis, l’Allemagne ou encore l’Australie ont déjà mis en place cette stratégie avec succès.
Une maladie encore très présente : 600 000 cas par an

Extrêmement contagieuse, la varicelle se transmet par les gouttelettes respiratoires ou par contact direct avec les lésions de la peau. Chaque année, environ 600 000 personnes sont touchées en France, selon les chiffres rapportés par le Quotidien du Pharmacien. Bien que 98 % des cas soient bénins, la maladie peut entraîner des complications sérieuses, en particulier chez les nouveaux-nés, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.
Autre point important : une fois contracté, le virus de la varicelle reste présent dans l’organisme, caché dans les ganglions nerveux, et peut réapparaître sous forme de zona à l’âge adulte.
Pourquoi la vaccination n’était-elle pas généralisée jusqu’ici ?

En 2004 et 2007, les recommandations officielles s’opposaient à une vaccination systématique, en raison d’un manque de données jugées suffisantes. La stratégie française ciblait alors uniquement :
- Les adolescents n’ayant jamais eu la varicelle,
- Certaines femmes en âge de procréer,
- Les personnes en contact régulier avec des patients immunodéprimés.
Deux vaccins monovalents sont aujourd’hui autorisés en France : Varilrix et Varivax, administrables dès 12 mois, en deux doses.
Des données internationales qui changent la perspective
Ce qui pousse la HAS à revoir sa position, ce sont les résultats solides provenant de pays ayant adopté cette stratégie depuis plus de deux décennies. Les constats sont clairs : baisse significative des cas, moins d’hospitalisations, et réduction des complications.
Désormais, la France veut analyser plusieurs aspects : efficacité, sécurité, impact économique, sans oublier l’acceptabilité auprès des parents et des professionnels de santé. Les conclusions sont attendues d’ici novembre 2026.
Une décision qui pourrait redéfinir le calendrier vaccinal
Si la recommandation devient officielle, tous les enfants pourraient être vaccinés contre la varicelle dès l’âge de 12 mois. Ce serait un tournant majeur dans le domaine de la santé publique, avec un objectif clair : mieux protéger les plus fragiles, notamment les bébés trop jeunes pour être vaccinés ou les personnes immunodéprimées.
Ce nouveau schéma s’alignerait sur celui déjà utilisé dans de nombreux pays développés.
Questions fréquentes
Pourquoi la France n’avait-elle pas généralisé cette vaccination auparavant ?
Les recommandations de 2004 et 2007 estimaient que les preuves scientifiques disponibles n’étaient pas suffisantes. Aujourd’hui, les données solides issues de l’étranger montrent une réelle efficacité à long terme, ce qui relance le débat.
À quel âge les enfants seraient-ils vaccinés si la recommandation est validée ?
Le plan envisagé prévoit une vaccination dès 12 mois, avec un rappel selon un schéma en deux doses, comme cela se fait déjà dans plusieurs pays.
Ce vaccin est-il sûr pour les bébés ?
Oui. Les vaccins disponibles (Varilrix et Varivax) sont utilisés depuis plus de 20 ans à l’échelle mondiale. Ils sont bien tolérés, avec des effets secondaires mineurs dans la grande majorité des cas : fièvre modérée, rougeurs, ou petites éruptions au point d’injection.
