Un sauvetage inattendu en pleine mer

C’est au large que des pêcheurs colombiens, Roland Visbal et Gustavo, ont fait une découverte saisissante. Pensant apercevoir un tronc d’arbre flottant, ils se sont rapidement rendu compte qu’il s’agissait d’une femme qui, les bras levés, implorait de l’aide. Cette scène a été immortalisée dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux. « Dieu merci, j’étais encore en vie », a soufflé Angelica après son sauvetage.
Les pêcheurs ont tenté de communiquer en espagnol puis en anglais, sans réponse. La victime, épuisée et souffrant d’hypothermie après plus de huit heures à la dérive, n’avait plus la force de parler. Grâce à un gilet de sauvetage et une corde, ils ont pu la hisser à bord, non sans difficulté. « Je suis née une seconde fois. Dieu ne voulait pas que je parte », a-t-elle déclaré, submergée par l’émotion.
En pleurs et tremblante, Angelica a immédiatement été transférée à l’hôpital afin de recevoir les soins nécessaires. Mais derrière ce sauvetage, se cachait une histoire bien plus sombre.

Une vie marquée par la violence conjugale
Après son identification, Angelica a confié avoir subi pendant plus de 20 ans les violences conjugales de son mari. Dans une interview accordée à RCN, elle raconte que les premiers abus ont débuté dès sa première grossesse. Coups, insultes, humiliations… le calvaire s’est accentué lors de sa deuxième maternité. Malgré des plaintes déposées auprès de la police, son agresseur n’a jamais réellement été sanctionné et reprenait aussitôt ses violences après chaque arrestation.

Le jour de sa disparition, une violente dispute a failli lui coûter la vie. Battue une nouvelle fois, elle a pris la décision de fuir. Plongée dans une profonde dépression, elle explique avoir voulu « mettre fin à son existence » en se jetant à la mer. C’est à ce moment-là que sa disparition a commencé, laissant sa famille et ses filles dans une douleur indicible. Aujourd’hui, la police continue d’enquêter sur les circonstances exactes de cette disparition prolongée.
Comprendre l’emprise psychologique des conjoints violents
Pourquoi certaines victimes ne parviennent-elles pas à quitter leur agresseur malgré les violences répétées ? La psychiatre Marie-France Hirigoyen explique que l’emprise psychologique joue un rôle majeur. L’agresseur alterne entre brutalité et comportements affectueux, ce qui entretient la confusion et la culpabilité chez la victime. Ce mécanisme destructeur maintient souvent la personne dans une spirale dont il est très difficile de s’échapper.
La manipulation peut être subtile : isolement social, destruction de l’estime de soi, menaces voilées… autant de techniques qui enferment la victime dans la peur et l’angoisse. Nombre d’entre elles déposent une plainte après une agression, puis la retirent dès que leur conjoint adopte une attitude « repentante ».
Reprendre le contrôle de sa vie : quelles solutions ?
Rompre ce cercle vicieux n’est pas simple, mais il existe des solutions. Le premier pas est souvent de contacter des associations de soutien aux victimes, qui offrent écoute, accompagnement juridique et mise à l’abri. Un suivi psychologique est également crucial pour reconstruire une identité brisée par des années de maltraitance.
Des lieux comme la Maison des Femmes de Saint-Denis proposent un accompagnement pluridisciplinaire afin d’aider les victimes à sortir définitivement de l’emprise et à retrouver leur liberté. Ces soutiens, associés à la détermination personnelle, représentent une véritable lueur d’espoir pour celles et ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’issue.