Parenter, c’est pas une sinécure, hein ? Chacun fait de son mieux avec ce qu’il a sous la main. Y’a pas mal de méthodes d’éducation qui circulent, plus ou moins connues et acceptées. La positive éducation, par exemple, elle fait parler d’elle. C’est c’qu’on appelle aussi l’éducation bienveillante, basée sur le respect de la marmaille. Pas qu’on dise que les autres méthodes manquent de respect, mais celle-ci met surtout l’accent sur l’écoute et la discussion avec les gamins. On pointe aussi du doigt les « violences éducatives ordinaires » comme les fessées, les punitions, ou encore les menaces. C’est sujet à controverse, clairement. Trois mamans ont bien voulu nous dire pourquoi elles s’en tiennent pas à la positive éducation avec leurs p’tits.
Pourquoi j’pense que la positive éducation, c’est une mauvaise piste
« Mon gamin, il avait besoin de limites strictes » : la parole d’Audrey, 36 balais
Audrey, elle a 36 piges et trois marmots : Tom, 15 ans, Enzo, 13 ans et Maïna, 6 ans. Elle est pas contre la positive éducation, mais elle pense que ça colle pas à tous les mômes. « J’comprends pas trop où est la place de l’enfant là-dedans », elle dit. « J’me demande bien comment ça serait, des ados élevés avec la positive éducation. Plus simple ? Plus compliqué ? Moins remuants ? Plus coopératifs ? J’me base sur mon deuxième, pas franchement facile depuis tout p’tit. Il dormait peu, hurlait beaucoup, et mettait des mandales à son frangin. On s’est battus ferme avec lui sur plein de trucs, alors lui donner le choix dans son éducation… j’crois que ça aurait été pire. Il avait vraiment besoin de limites strictes. J’veux pas imaginer c’qu’on serait devenus si j’avais suivi ses envies, ses besoins, ou ses caprices. » Pour Audrey, c’est éducation à l’ancienne, et ça marche pour sa tribu. « Ils sont pas parfaits, mais ils connaissent les règles. J’hausse la voix, j’puni, j’câline, j’félicite. On transige pas sur l’école, mais ils ont leur temps libre. On passe du temps ensemble, et s’ils ont besoin de moi, ils savent où me trouver. Jamais ils m’ont reproché d’être trop dure. C’est bon pour moi. De toute façon, quel que soit l’éducation, y’aura toujours quelqu’un pour critiquer. »
J’accroche pas avec la positive éducation
« Crier sur mon gosse quand il abuse, où est l’problème ? » : le vécu de Séverine, 26 ans
Séverine, elle a 26 piges, et deux minettes de 3 ans et deux mois. Elle et son mec, on les traite souvent de « durs ». « Ouais, mais en même temps, on nous dit que notre gosse est sage », qu’elle répond. « Pour moi, c’est le résultat de notre boulot ! Nos règles sont simples : notre gosse doit être poli, respectueux, et doit obéir (presque au doigt et à l’œil). J’comprends qu’à certains moments, elle teste, elle expérimente. On la laisse s’exprimer dans des limites raisonnables, bien sûr. Mais la positive éducation, c’est pas pour nous. Y’a des trucs qui collent pas. J’veux pas garder mes émotions pour moi. Si j’suis en colère parce que ma gamine a fait une bêtise, ça me semble normal d’exprimer ça en criant. Crier sur son gosse quand il dépasse les bornes, où est l’problème ? J’veux pas jouer un rôle qui n’est pas le mien. J’aime quand ça marche droit, j’aime l’autorité. J’ai aussi peur de m’oublier pour mes enfants. Notre couple, c’est important, et j’veux pas qu’ils passent avant. On sera de bons parents tant qu’on sera un couple heureux. C’est ça, notre ligne de conduite. Trouver des trucs pour qu’elle écoute trop, c’est lui donner trop d’importance. Elle doit écouter, on veut juste son bien. Elle nous remerciera plus tard pour ça. »
Pourquoi j’pense que l’éducation bienveillante est pas la voie à suivre
« Faut pas se laisser marcher sur les pieds par nos mômes » : les mots d’Agathe, 33 ans
Agathe, elle a 33 balais, et une fille de 9 ans. Enceinte d’un deuxième. Elle trouve que la positive éducation va trop loin. « On vit dans un monde où on peut rien reprocher à personne, où l’effort et la persévérance sont pas trop à la mode », elle dit. « Dès que ça coince, que ce soit dans le couple ou au boulot, on peut claquer la porte et changer. C’est pareil pour l’éducation. On peut plus punir nos mômes sans être pointés du doigt, jugés comme des monstres. Moi, j’suis pour les règles, la frustration, le respect des anciens, l’obéissance. ‘Fais tes devoirs, range ta chambre’, c’est maintenant que je te le demande, pas demain. C’est tout. Quand ma fille était petite, j’avais pas peur de lui donner une tape. Pas question d’être une brute, hein. J’veux qu’elle apprenne à se débrouiller, à être forte, avec l’éducation qu’on m’a donnée. Pas cette méthode qui rend les gosses assistés. J’la pousse à réussir, à se dépasser. Si elle échoue, on voit ensemble comment faire mieux. Mais j’la frappe pas sans raison. Faut pas se laisser marcher sur les pieds par nos gosses. Ça va trop vite, ils comprennent bien les limites, et ils les testent si y’en a pas. »
Source des témoignages : Magicmaman.com