Le vol surprenant d’un bus RATP par un sans-abri
La scène se déroule sur la ligne N13, une ligne nocturne qui dessert plusieurs quartiers parisiens. Après avoir conduit ses derniers passagers jusqu’au terminus de Montparnasse, le machiniste gare son bus pour prendre sa pause réglementaire. Comme le souligne la RATP, cette pause est obligatoire pour assurer la sécurité et le repos des conducteurs de nuit. Mais en revenant quelques minutes plus tard, le chauffeur fait face à une situation totalement improbable : son véhicule a disparu.
Très vite, l’alerte est donnée. Le conducteur contacte ses collègues qui sillonnent la capitale au même moment. C’est l’un d’eux qui finit par repérer le bus circulant à vive allure sur le périphérique. La situation aurait pu dégénérer puisque le périphérique parisien est particulièrement fréquenté, même à cette heure avancée de la nuit. Finalement, au bout d’une vingtaine de minutes, le véhicule est retrouvé abandonné du côté de la porte de Bagnolet. L’individu à l’origine du vol est rapidement appréhendé par les forces de l’ordre. À la surprise générale, il s’agissait d’un SDF sans casier judiciaire ni antécédent connu.
Comment a-t-il réussi à prendre le volant ?
L’une des grandes interrogations concerne la manière dont le suspect a pu prendre possession du véhicule. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la Brigade des réseaux franciliens (BRF), le voleur aurait profité d’une erreur du chauffeur qui, en quittant le bus, aurait laissé les clés sur le contact. Une négligence qui a permis au sans-abri de démarrer le bus sans aucune difficulté technique. En quelques secondes, l’homme s’est retrouvé derrière le volant d’un véhicule de plus de dix tonnes, prêt à circuler dans les rues de Paris.
Le parquet de Paris a confirmé que l’homme n’était pas connu des services de police, ni impliqué dans des affaires judiciaires. Pour la RATP, le soulagement est grand : “aucun voyageur ne se trouvait à bord au moment des faits, et aucun accident n’a été constaté”, rappelle l’entreprise dans un communiqué. L’affaire aurait pu prendre une tournure dramatique si le bus avait transporté des passagers ou si le conducteur improvisé avait provoqué une collision sur le périphérique.
Face à cet incident, la RATP a annoncé son intention de déposer plainte et d’analyser ses procédures internes. L’entreprise pourrait renforcer les règles de sécurité lors des pauses, notamment en imposant aux conducteurs de retirer systématiquement les clés de contact et de verrouiller leur véhicule, même lors d’un arrêt de courte durée.
Un fait divers qui interroge la sécurité des transports publics
Au-delà de l’aspect insolite, cet épisode soulève des interrogations plus larges sur la sécurité dans les transports en commun. Comment un sans-abri a-t-il pu s’introduire dans un bus et circuler librement dans Paris pendant plusieurs minutes sans être immédiatement stoppé ? Si l’incident n’a pas fait de victimes, il met en lumière certaines failles de surveillance. La Brigade des réseaux franciliens poursuit ses investigations afin de déterminer le déroulement exact des faits et d’évaluer les responsabilités.
Dans un contexte où les autorités cherchent à renforcer la sécurité dans les transports publics, cette affaire rappelle que même des erreurs humaines mineures peuvent avoir de grandes conséquences. Cet événement restera probablement comme l’un des faits divers les plus marquants de cette rentrée 2025.