L’Assemblée nationale a franchi une étape décisive en votant un nouveau congé de naissance qui pourrait bien changer la donne pour les futurs parents. Adoptée le 12 novembre 2025, cette mesure permettra à chaque parent de bénéficier de deux mois de congé supplémentaires pour accueillir un enfant. Mais avant d’entrer en vigueur, elle devra encore passer l’examen du Sénat.
Présenté comme une réponse directe à la baisse de la natalité en France, ce dispositif s’ajoute aux congés maternité et paternité existants. Il fait partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, un texte budgétaire qui vise à adapter le modèle social aux réalités actuelles.
Ce que prévoit exactement le nouveau congé de naissance

Ce nouveau droit prévoit que chaque parent puisse prendre jusqu’à deux mois de congé, soit en même temps, soit à des périodes différentes. Grâce à des amendements soutenus par plusieurs groupes politiques, il sera même possible de scinder ce congé en deux périodes d’un mois. Attention toutefois : au moins un des deux mois devra être pris séparément par les parents, afin de favoriser une répartition plus équilibrée des responsabilités familiales.
Important à noter : ce congé ne remplace pas les congés existants. Il vient en complément du congé maternité et paternité, permettant aux familles d’avoir plus de flexibilité. Ce nouveau droit avait été annoncé dès janvier 2024 par le président Emmanuel Macron dans le cadre de son initiative de « réarmement démographique ».
En parallèle, l’Assemblée a validé une hausse d’un milliard d’euros pour les dépenses de l’Assurance maladie, preuve que les arbitrages budgétaires sont au cœur de cette réforme.
Indemnisation et calendrier : les détails à connaître

Côté finances, l’indemnisation sera définie par décret. Le gouvernement propose un taux de 70 % du salaire net pour le premier mois, puis 60 % pour le second. Une façon de compenser sans pour autant rendre le dispositif trop coûteux pour les comptes publics.
Initialement prévu pour s’appliquer aux naissances ou adoptions à partir de juillet 2027, le calendrier pourrait être avancé. Un amendement défendu par la députée Sarah Legrain (LFI) propose une entrée en vigueur dès le 1er janvier 2026. Toutefois, cette date reste à confirmer selon les discussions entre les deux chambres et les décrets d’application à venir.
Le gouvernement présente cette avancée comme un outil pour offrir plus de choix et de liberté aux familles. Comme l’a exprimé Aurore Bergé, selon Le Figaro (AFP), les causes de la baisse de la natalité sont multiples, mais la solution passe aussi par une extension des droits parentaux.
Un projet salué, mais encore critiqué
Si cette mesure a été globalement bien accueillie, certaines voix s’élèvent pour en critiquer la portée. Pour l’élue écologiste Marie-Charlotte Garin, cette réforme ne va pas assez loin : elle ne répondrait ni à l’urgence sociale ni à l’objectif d’égalité entre les parents. Elle déplore également un financement qu’elle juge inéquitable, affirmant que l’on « prend de l’argent aux parents d’enfants plus grands pour financer un droit pour ceux d’enfants plus petits ».
À ce stade, il est aussi important de rappeler que ce congé de naissance ne remplace pas le congé parental, qui reste en vigueur jusqu’aux trois ans de l’enfant. Ce dernier permet aux parents de bénéficier d’une allocation d’environ 400 euros par mois, bien que souvent jugée insuffisante pour encourager une véritable pause professionnelle.
La suite ? Tout dépendra des prochains échanges parlementaires et de la publication des décrets d’application. Le débat reste ouvert sur l’ambition réelle de la réforme et ses effets à long terme.
Conclusion : une avancée, mais pas encore une révolution
Ce nouveau congé marque une avancée indéniable vers une meilleure reconnaissance du rôle des deux parents dans les premiers mois de vie d’un enfant. Mais pour beaucoup, il ne s’agit que d’un premier pas vers une réforme plus globale et plus ambitieuse du congé parental en France.
Affaire à suivre au Sénat et dans les mois à venir, à mesure que le texte prendra sa forme définitive.
