Avec six enfants à sa charge et seulement 2 000 € par mois, Marine, 42 ans, vit un véritable numéro d’équilibriste pour maintenir son foyer à flot
À 42 ans, Marine fait face à un défi quotidien : élever seule ses six enfants. L’aîné a 16 ans, la plus jeune seulement 5. Dans ce quotidien à mille à l’heure, chaque euro compte. Avec un budget restreint, cette mère de famille se bat pour maintenir son équilibre familial, malgré une réalité marquée par les renoncements.
Sans activité professionnelle depuis la naissance de ses enfants, Marine parvient à vivre avec environ 2 000 € par mois. Ce montant provient principalement de prestations sociales, d’une pension alimentaire modeste, et de ventes occasionnelles qui lui permettent d’arrondir ses fins de mois.
Un budget millimétré, entièrement dédié aux enfants
Marine fait partie de ces nombreuses mères isolées qui tentent de rester debout malgré des charges élevées, des imprévus réguliers et les besoins constants d’une grande fratrie. Son budget est calculé au centime près, et chaque dépense est pensée pour les enfants avant tout.
Voici ce que Marine perçoit chaque mois :
- 890 € d’allocations familiales,
- 700 € d’allocation de soutien familial (ASF),
- 135 € de RSA,
- 250 € de pension alimentaire.
Soit un total de 2 050 € mensuels. Mais avant de pouvoir respirer, il faut d’abord régler les dépenses fixes : loyer HLM, factures d’électricité, eau, assurance, mutuelle, abonnements Internet et téléphone, sans oublier les crédits. Ces charges atteignent à elles seules 838 € par mois.
Ce qu’il reste ? À peine assez pour couvrir l’alimentation, les vêtements, les soins, le carburant… Un total d’environ 1 230 €. Un rapide calcul, et on comprend pourquoi Marine finit trop souvent dans le rouge en fin de mois.
« Financièrement, ma situation est loin d’être enviable », reconnaît-elle. « Je suis à découvert chaque mois. »
Elle garde l’espoir d’un changement à venir, notamment grâce à une possible révision de la pension alimentaire.
« Le juge des affaires familiales doit recalculer la pension versée par mon ex-conjoint. Je suis dans l’attente de sa décision », précise-t-elle.
Une maman qui tient debout malgré les sacrifices
Le tournant est arrivé il y a 4 ans, lorsque Marine et son conjoint ont décidé de se séparer. Elle a alors obtenu la garde exclusive de ses six enfants.
« Je voulais continuer à travailler, mais entre les horaires et le coût des gardes d’enfants, c’était tout simplement impossible », explique-t-elle. Rapidement, elle a dû faire un choix : se consacrer à sa famille ou s’épuiser à jongler entre emploi et responsabilités parentales.
Depuis, elle gère tout, seule. Les devoirs scolaires, les rendez-vous médicaux, les tâches ménagères, mais aussi le soutien moral et émotionnel de ses enfants, encore fragilisés par les bouleversements de leur vie familiale.
« Je vis grâce aux aides et à la petite pension de mon ex-compagnon. J’en ai honte parfois, mais je n’ai pas d’autre choix. »
Contrairement à certains clichés, Marine ne « profite » de rien. Elle économise sur tout, renonce à ses propres besoins, coupe dans les loisirs… mais fait de son mieux pour offrir à ses enfants quelques petits plaisirs, ici et là.
« Ma vie tourne autour de mes enfants. Je me prive pour eux, en espérant que cette situation ne soit que passagère. »
Malgré les difficultés, une combativité qui force le respect
Marine parle de cette séparation comme d’un véritable choc, un « cataclysme à tous les niveaux », surtout financier. Pourtant, malgré les vents contraires, elle ne s’est pas laissée abattre.
« J’aurais pu sombrer, mais j’ai choisi de me battre pour mes enfants. »
Elle garde en tête une vision claire : retrouver un équilibre, reconstruire une stabilité professionnelle, assainir ses finances, et surtout, accompagner chacun de ses enfants vers plus d’autonomie.
Marine représente ces mères courage que l’on croise peu, que l’on entend rarement, mais qui mènent une bataille quotidienne dans l’ombre. Leur force, leur résilience, et leur amour inconditionnel méritent d’être reconnus et soutenus.
Source : Marie France