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Les banques alimentaires aimeraient recevoir plus souvent ces produits : ce sont les moins donnés

Lors des collectes alimentaires organisées chaque année, certains produits comme les pâtes et les conserves arrivent en masse. Mais malgré cette générosité, des denrées essentielles manquent encore cruellement. Les Banques alimentaires tirent la sonnette d’alarme : il ne suffit plus de donner, il faut donner mieux.

Une mobilisation bien visible… pour une précarité trop invisible

Chaque début décembre, une scène familière se répète dans les supermarchés : des bénévoles en gilet orange tendent des listes aux clients, les invitant à participer à une action simple mais essentielle. Cette scène, c’est le visage de la mobilisation nationale des Banques alimentaires. Ces structures, présentes depuis plus de 40 ans, sont devenues un acteur clé de la lutte contre la précarité alimentaire.

Mais derrière les sourires des bénévoles se cache une réalité bien plus dure : selon la Direction générale de la cohésion sociale, près d’un Français sur dix est contraint de sauter un repas faute de moyens. Ce n’est plus une urgence passagère, c’est une situation qui s’enracine.

Depuis 1983, une mission double : lutter contre le gaspillage et nourrir ceux qui ont faim

Créées en 1983, les Banques alimentaires ont un double objectif : réduire le gaspillage alimentaire et soutenir les personnes en difficulté. Chaque année, elles collectent des dons, récupèrent des invendus et redistribuent le tout à un vaste réseau associatif : Croix-Rouge, Secours populaire, épiceries sociales, centres d’action communale, etc.

banque alimentaire

Avec 79 antennes réparties dans tout le pays, elles ont tissé un réseau de solidarité solide, capable de connecter producteurs, distributeurs et associations locales autour d’un objectif simple mais vital : que personne ne se couche le ventre vide.

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Un rôle central dans la chaîne de l’aide alimentaire

Contrairement à d’autres associations comme les Restos du Cœur, les Banques alimentaires n’interviennent pas en direct auprès des bénéficiaires. « Notre rôle est différent », explique Michel Morin, président de la Banque alimentaire des Deux-Sèvres. « Nous servons d’intermédiaires : nous collectons, achetons, stockons et redistribuons à des structures qui elles, ont l’agrément pour remettre les produits aux familles. »

Dans son département, cette organisation permet d’aider environ la moitié des personnes en situation de précarité alimentaire. Le reste est soutenu par des associations comme le Secours populaire ou les Restos du Cœur.

Un modèle mis à rude épreuve

Mais aujourd’hui, ce modèle est en danger. La Banque alimentaire des Deux-Sèvres se déclare en alerte orange. Les dons baissent, les besoins explosent. « Nous avons perdu entre 15 % et 20 % de donations », explique Michel Morin. Les subventions publiques ont aussi diminué. En parallèle, l’inflation réduit la capacité d’achat et les stocks disponibles.

Autre difficulté : les nouvelles stratégies de la grande distribution. « Avant, les magasins nous donnaient certains invendus. Aujourd’hui, ils proposent des cageots à prix réduits à leurs clients. Résultat : nous avons perdu jusqu’à 30 % de denrées récupérées chaque jour dans les grandes enseignes », explique-t-il.

Et pendant ce temps, les besoins augmentent. Le nombre d’associations partenaires est passé de 37 à 44 dans les Deux-Sèvres, et les bénéficiaires sont passés de 13 000 à 16 000 personnes. D’où l’importance capitale de la collecte annuelle.

Collecte nationale : plus que jamais indispensable

banque alimentaire t-min

L’an dernier, en seulement deux jours et demi, la collecte a permis de récolter 86 tonnes de denrées dans les Deux-Sèvres. Pour 2025, l’objectif est d’atteindre les 90 tonnes. Un défi qui mobilise près de 1 000 bénévoles répartis dans 70 supermarchés.

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Mais quels produits finissent vraiment dans les chariots ? « Souvent des pâtes, des légumes en conserve, des fruits en boîte… On insiste sur le fait qu’il faut du non périssable« , précise Michel Morin. Malgré cela, certaines denrées restent rares : plats cuisinés, conserves de poisson, café ou encore produits d’hygiène.

Ces manques poussent à un appel à la solidarité plus ciblé. « Une boîte, c’est un repas assuré », rappelle Michel Morin, tout en comprenant que l’inflation complique les choses pour beaucoup. « On invite chacun à donner ce qu’il peut, selon ses moyens. »

 

Dons, bénévolat, gestes en ligne : chaque action compte

Pour ceux qui ne peuvent pas donner en magasin, il reste d’autres façons de s’impliquer. Quelques heures de bénévolat, un don en ligne, ou simplement partager l’information, chaque geste a un impact.

À l’approche des fêtes de fin d’année, les Banques alimentaires rappellent que la solidarité n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être utile. Même un petit geste peut faire une grande différence pour une famille dans le besoin.

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