Dans un climat de défiance croissante vis-à-vis de la classe politique, cet échange illustre avec force la fracture entre élus et citoyens.
Une défiance qui gagne du terrain
La vie politique française traverse une crise de confiance : l’abstention monte, le sentiment d’aliénation se répand. Pourtant, loin d’un retrait total, les Français affirment un désir de s’impliquer autrement.
Ils se détachent des repères partisans pour adopter une posture plus critique — exigeant transparence, proximité et pertinence sur les sujets concrets comme le pouvoir d’achat, l’environnement, ou la justice sociale.
Choc des titans au Conseil de Paris
Lors du Conseil de Paris, l’affrontement entre Hidalgo et Dati a pris des allures spectaculaires. Depuis les municipales de 2020, l’ancienne Garde des Sceaux multiplie les attaques contre la majorité parisienne — une stratégie jugée « vigoureuse » par ses soutiens mais « agressive » par ses adversaires.
Ce jour-là, à l’occasion d’un débat sur l’éducation, la polémique des frais de mandat des élus parisiens est revenue sur le devant de la scène.
Rachida Dati a interpellé : « Vous parlez de la précarité étudiante… Mais vous, vous n’êtes pas choquée par les près de 10 000 € de frais de pressing et repas familiaux payés par les Parisiens pour Monsieur Éric Lejoindre ? »
Une attaque qui a aussitôt électrisé l’assemblée, transformant une séance ordinaire en véritable duel politique.
Anne Hidalgo et ses dépenses controversées
Le 16 septembre, Mediapart a révélé plusieurs dépenses attribuées à Anne Hidalgo, suscitant l’indignation. Parmi elles : des robes Dior à 2 800 € et 3 500 €, ainsi que d’autres articles de luxe présentés comme frais de représentation.
Or, ces dépenses doivent normalement être justifiées avec transparence, ce qui n’aurait pas toujours été le cas selon ses détracteurs.
L’association Transparence citoyenne a saisi la justice pour obtenir la publication de ces notes de frais. Le tribunal administratif a tranché en sa faveur, et les documents ont été rendus publics le 7 mai.
Leur analyse révèle des achats récurrents entre 2020 et 2024 : un manteau Burberry à 3 067 €, une blouse Dior à 1 120 €, ou encore une veste à 1 087 €.
Selon l’AFP, le total des frais de représentation atteindrait au moins 75 000 € sur cette période, de quoi provoquer la stupéfaction générale.
« Ces arguments ne passent plus ! » : la riposte d’Anne Hidalgo
Face aux accusations de Dati, Anne Hidalgo a dénoncé une méthode politique dépassée. « Ces arguments ne passent plus. Le “tous pourris” ne passe plus », a-t-elle affirmé, accusant son adversaire de détourner le débat de ses propres ennuis judiciaires.
Elle a défendu le principe selon lequel les frais de représentation garantissent l’indépendance financière des élus, avant de lancer un défi piquant : « Je vous mets au défi, Madame Dati, vu vos revenus déclarés, de vivre avec l’indemnité de 4 900 € nets après impôt de la maire de Paris. »
Elle a ensuite ajouté : « Oui, Madame Dati, il vaut mieux vivre avec ce que la loi prévoit pour faire fonctionner la démocratie que d’aller vers les intérêts privés avec les risques de corruption. Puisque vous serez jugée pour corruption en septembre 2026. »
Cette déclaration a mis le feu à la séance, confirmant la montée des tensions politiques entre les deux figures majeures de la scène parisienne.
Source: Melty.fr