Actualité"Je ne m’achète plus rien pour moi" : dans les comptes personnels...

« Je ne m’achète plus rien pour moi » : dans les comptes personnels de Laëtitia, 34 ans, prof à 2 100 euros par mois et maman de 2 enfants

Chaque mois, la rubrique « Dans mes comptes » met en lumière le parcours de femmes aux horizons très différents, qui acceptent de partager sans détour leur rapport à l’argent. Pour ce premier portrait, place à l’histoire de Laëtitia, 34 ans, enseignante en CP après une reconversion professionnelle, mariée à un professeur de mathématiques et maman de deux petites filles. Entre prêts, épargne et dépenses quotidiennes, elle nous raconte sans filtre comment elle pilote son budget.

Un virage professionnel aux conséquences financières

Avant d’enseigner, Laëtitia évoluait dans le secteur médico-social, d’abord comme directrice d’Ehpad, puis en tant que responsable RH. Mais lors de son second congé maternité, elle réalise que sa carrière ne lui apporte plus le sens qu’elle recherchait. « Je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais », explique-t-elle. Inspirée par son mari déjà professeur, elle prend le risque de se lancer dans l’enseignement. Elle réussit le concours en 2022 et obtient sa titularisation en 2023 dans un établissement privé sous contrat.

Ce changement, s’il lui a apporté un véritable épanouissement personnel, a entraîné une baisse notable de ses revenus. « Avant, je touchais environ 3000 euros nets par mois. Aujourd’hui, je suis à 2100 euros », reconnaît-elle. Un sacrifice volontaire, assumé en couple, qui illustre bien le dilemme de nombreuses femmes : accepter de gagner moins pour retrouver une carrière porteuse de sens.

depense euro-min

Un foyer de professeurs face aux dépenses du quotidien

Avec deux enfants et deux salaires d’enseignants, le couple doit composer avec des charges fixes conséquentes. Leur plus gros poste reste le logement : un prêt immobilier de 1450 € par mois pour leur appartement de Nanterre, complété par un crédit de 400 € pour une résidence secondaire. Laëtitia prend en charge 45 % de l’appartement, son mari 55 %, en raison d’un apport initial différent.

LIRE AUSSI :   Un enfant oublié par ses parents sur l’autoroute A71 dans le Cher

Côté alimentation, un budget commun de 300 à 400 € est prévu. « Les prix montent sans cesse », constate-t-elle. Chacun vire la moitié sur un compte joint, ajusté selon les périodes. « Quand je gagnais plus, il m’arrivait de donner davantage, maintenant c’est l’inverse », explique-t-elle. Le couple préfère adapter les contributions plutôt que de faire du 50/50, ce qui leur permet de garder une forme de justice financière au sein du foyer.

Une éducation privée pensée et budgétée

ecoleprivee-min

Les enfants du couple sont scolarisés dans une école privée. Cela implique des frais fixes d’environ 400 € par an et par enfant, auxquels s’ajoutent la cantine (près de 1000 € pour l’aînée, 800 € pour la cadette) et les activités comme la danse (entre 250 et 350 € l’année chacune).

Heureusement, leur métier leur permet d’éviter certaines dépenses. « Nous finissons tôt, donc pas besoin de garde périscolaire », précise Laëtitia. Les filles fréquentent rarement le centre de loisirs, ce qui permet d’économiser plusieurs centaines d’euros par an.

Seconde main et consommation raisonnée

Depuis sa reconversion, Laëtitia a adopté un style de consommation plus mesuré. « Avant, je n’hésitais pas à m’acheter ce dont j’avais envie. Aujourd’hui, je réfléchis beaucoup plus », confie-t-elle. Pour ses filles, elle privilégie la seconde main pour les vêtements et jouets. Cela réduit fortement les dépenses annuelles, même si certains achats restent incontournables : chaussures neuves (5 paires par enfant en moyenne), ou encore cadeaux pour les anniversaires des camarades – un poste de dépense plus délicat à optimiser.

LIRE AUSSI :   Sortie scolaire dramatique : un enfant de 2 ans oublié endormi dans le bus

Une gestion au cordeau grâce aux tableaux Excel

Budget-mensuel-familial-excel-gratuit-Radin-Malin

Le couple suit ses finances avec rigueur grâce à des tableaux Excel. « Je note tout : nos charges fixes, nos revenus et nos extras », raconte Laëtitia. Deux fichiers existent : l’un pour les dépenses communes (logement, enfants, frais divers), l’autre pour les dépenses personnelles. Chaque été, ils ajustent leurs prévisions en fonction de l’année scolaire à venir (impôts, activités, nouvelles charges).

Cette discipline leur évite les mauvaises surprises. « Grâce à ce suivi, je sais toujours où j’en suis, je ne ressens jamais de pression financière », assure-t-elle.

Épargne et investissement : sécuriser l’avenir

Même si le couple épargne moins qu’avant, il privilégie les investissements concrets. Une partie de leurs ressources est dédiée aux travaux de leur maison de campagne, perçus comme une épargne patrimoniale. Parallèlement, ils versent chaque mois 30 € sur une assurance vie pour chacune de leurs filles, et 50 € sur la leur. Des montants modestes, mais réguliers, qui créent une habitude d’épargne à long terme.

Pour Laëtitia, l’épargne n’est pas seulement une question de montant : c’est une habitude, une discipline. Elle y voit un double objectif : sécuriser sa famille et transmettre à ses enfants une culture financière.

Les petits gestes qui font la différence

Laëtitia explique avoir reçu très tôt une éducation financière. « Mes parents m’ont appris à toujours mettre un peu de côté, même quand on est juste », dit-elle. Cette habitude lui a permis d’acheter rapidement un premier logement, puis une maison secondaire. Elle insiste aussi sur une astuce simple mais efficace : comparer chaque année ses contrats d’assurance, mutuelle ou opérateurs afin de réduire les coûts. « Nous changeons régulièrement, et au final ça fait une vraie différence. »

LIRE AUSSI :   Cyclone Garance à La Réunion : un petit Yvan voit le jour en pleine tempête à Saint-Leu

Pour elle, gérer son argent n’est pas seulement une affaire de hauts revenus. C’est avant tout une question d’organisation, de stratégie et de discipline. L’argent n’est pas un tabou, ni une contrainte : il peut devenir un levier d’indépendance quand on apprend à le dompter, pas à pas.

source : Aufeminin

Exclusive content

Latest article

More article