Il connaît encore le chemin par cœur, conduit avec aisance comme à 30 ans… et pourtant, un doute s’installe. Et si la conduite devenait un danger, pour lui ou pour les autres ? Passé un certain âge, notamment après 70 ans, le corps change, et ces transformations naturelles peuvent affecter la sécurité au volant. Quels signes doivent nous alerter ? Et comment aborder le sujet sans heurter sa fierté ? Voici un tour d’horizon pour continuer à conduire… mais toujours en toute sécurité.
👁️ Vision : ce que les yeux ne perçoivent plus aussi bien

La vue joue un rôle central dans la conduite : c’est un peu le tableau de bord du cerveau. Avec l’âge, certaines affections visuelles peuvent apparaître ou s’aggraver. Cataracte, glaucome, dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)… Ces pathologies oculaires sont fréquentes chez les seniors et impactent directement la capacité à détecter les panneaux, les piétons ou les autres véhicules.
Les signes à surveiller ? Difficulté à lire les panneaux, éblouissement nocturne, ou vision floue. Même si ces troubles semblent mineurs au départ, ils peuvent devenir un vrai risque sur la route.
À faire :
Planifier une consultation annuelle chez l’ophtalmologiste est essentiel. Une simple mise à jour des verres correcteurs ou une conduite limitée à la journée peut suffire. Mais parfois, prendre un taxi ou utiliser des transports adaptés, c’est aussi choisir la tranquillité et la sécurité.
🧠 Mémoire et réflexes : quand le cerveau prend un peu plus son temps
Vous avez remarqué des hésitations au volant ? Une mauvaise prise de décision à un feu, ou un itinéraire oublié ? Ces situations peuvent être liées au ralentissement cognitif naturel avec l’âge. Le cerveau devient un peu moins rapide pour traiter certaines informations, ce qui peut affecter la conduite.
Il ne s’agit pas toujours d’inattention. En réalité, cela peut être le signe d’une perte de mémoire, d’une baisse de réflexes ou même d’une confusion passagère. Ces troubles sont parfois les premiers signes de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.
Ce qu’il faut savoir :
Il existe des tests médicaux simples pour évaluer la concentration et les réflexes. Parler de ces changements avec le médecin traitant permet d’agir tôt, sans tabou, et de prendre les bonnes décisions pour la sécurité de tous.
❤️ Le cœur et la circulation : attention aux malaises imprévus

Un léger vertige en montant dans la voiture ? Une sensation de faiblesse au feu rouge ? Ces petits signaux ne doivent pas être ignorés. Des troubles cardiaques comme une arythmie, une hypertension ou une mauvaise circulation peuvent provoquer des malaises soudains, voire des pertes de connaissance.
Et au volant, même un instant d’inattention peut avoir de lourdes conséquences.
Ce qui aide :
Faire des bilans cardiovasculaires réguliers, suivre les traitements prescrits, et surtout, écouter son corps. Si on ne se sent pas bien, on reste prudent et on laisse la voiture de côté. Mieux vaut rater un rendez-vous que prendre un risque inutile.
🍬 Diabète : quand la glycémie brouille la conduite
Le diabète est parfois discret… jusqu’au moment où une hypoglycémie survient, et là, tout peut basculer. Troubles de la vue, baisse de concentration, voire perte de connaissance : autant de risques très réels au volant.
Et comme ces épisodes peuvent arriver sans prévenir, il est essentiel d’adopter les bons réflexes.
La bonne habitude :
Toujours vérifier sa glycémie avant de prendre la route, garder une collation à portée de main, et avertir un proche si l’on sent une baisse d’énergie. Mieux vaut prévenir que freiner trop tard.
🦴 Mobilité réduite : bouger, c’est sécuriser
Conduire, ce n’est pas juste tenir un volant. Il faut tourner la tête, regarder les angles morts, freiner rapidement si besoin. Et quand les douleurs articulaires, l’arthrose ou des troubles comme la maladie de Parkinson limitent ces mouvements, les risques augmentent.
Moins de mobilité = moins de réactivité. Et parfois, une seconde peut tout changer.
Les options utiles :
Des véhicules adaptés existent, avec boîte automatique, commandes plus souples ou sièges surélevés. Des séances de kiné ou de rééducation peuvent aussi aider à préserver ses capacités. Et si la conduite devient trop difficile, il est peut-être temps d’explorer d’autres solutions de transport.
💊 Médicaments : attention aux effets secondaires qui troublent les sens

On n’y pense pas toujours, mais certains médicaments courants peuvent altérer la vigilance : somnolence, étourdissements, réduction de la concentration… Et si plusieurs traitements sont pris en même temps, les interactions peuvent amplifier ces effets.
Une simple pilule du soir peut suffire à rendre la conduite risquée le lendemain.
Le bon réflexe :
Lire les notices, poser des questions à son pharmacien, et adapter son traitement si nécessaire. Parfois, un ajustement suffit à retrouver une conduite sereine et sûre.
