Et dire que l’éducation se limite uniquement aux matières scolaires que les étudiants suivent à l’école… Pourtant, au collège Montecastello, on a décidé de bousculer cette vision classique. Comme l’a rapporté le magazine India Today, cet établissement espagnol a innové en intégrant un tout nouveau module centré sur… les tâches ménagères !
Nouvelle approche éducative : “Quand les tâches domestiques s’invitent au programme scolaire”
Ce projet, destiné principalement aux garçons, va bien au-delà d’une simple activité pratique : il s’inscrit dans une démarche visant à ancrer dès le plus jeune âge la valeur de l’égalité des sexes et à briser le stéréotype selon lequel les corvées domestiques seraient réservées aux femmes.
L’esprit de cette initiative est simple : “On apprend en pratiquant.” Le collège Montecastello a osé franchir le pas, et force est de constater que le concept a remporté l’adhésion des élèves qui ont suivi ce module.
Au début, beaucoup d’entre eux se sont montrés hésitants, voire sceptiques. Pour eux, l’école est un lieu d’enseignement scientifique, artistique ou littéraire, et non un espace pour apprendre à cuisiner, repasser ou faire la vaisselle. Certains se demandaient même si ces cours relevaient d’une matière officielle ou s’il s’agissait juste d’ateliers facultatifs.
Finalement, la décision courageuse de la direction s’est révélée payante et mérite d’être saluée : permettre aux garçons d’apprendre concrètement à prendre soin de leur foyer et à devenir autonomes.
Grâce à cette démarche, ils comprennent qu’entretenir une maison n’est pas exclusivement une responsabilité féminine, mais une compétence essentielle pour tout adulte, quel que soit son genre. Et puis, avouons-le, savoir préparer un bon repas ou repasser une chemise n’a jamais fait de mal à personne !
Pour une société plus équitable, des cours de repassage, cuisine et lessive pour les garçons
Ceux qui, au départ, se montraient réticents, finissent aujourd’hui par y prendre goût. Les ateliers deviennent des moments conviviaux où l’on se détend, où l’on apprend les uns des autres et où l’on découvre parfois des talents insoupçonnés. Car oui, certains élèves se révèlent d’excellents cuisiniers, et ce n’est pas un hasard si les plus grands chefs sont souvent des hommes !
En outre, cette expérience contribue à forger des jeunes hommes indépendants, capables de faire face aux imprévus du quotidien. Cela casse aussi l’image du garçon qui doit se consacrer uniquement à sa carrière professionnelle, laissant la charge domestique aux femmes.
On oublie trop souvent que l’école n’a pas seulement pour mission de former des ingénieurs, des avocats ou des scientifiques. Sa véritable vocation est aussi de transmettre des valeurs humanistes et de préparer les élèves à la vie dans toutes ses dimensions, y compris celles du quotidien.
Le collège Montecastello l’a bien compris et, grâce à cette démarche, offre à ses élèves la possibilité d’ouvrir leur esprit, de s’essayer à de nouvelles disciplines et de développer une sensibilité différente, loin des préjugés.
Il est même probable que cette prise de conscience n’aurait jamais eu lieu si elle avait été portée uniquement par leurs mères à la maison. C’est ici que l’école joue un rôle déterminant : en normalisant ces apprentissages et en les intégrant au programme officiel.
En définitive, ces jeunes deviendront demain des hommes plus attentionnés, des compagnons et des pères plus présents, conscients de la charge que représentent les tâches domestiques et désireux de partager équitablement ce fardeau.
Pour illustrer l’ampleur du défi, rappelons les chiffres du CREDOC : dans 93 % des couples, la femme reste la principale responsable des tâches ménagères. Et lorsqu’un enfant arrive, elle y consacre en moyenne 48 minutes par jour, contre seulement 12 minutes pour l’homme. Cela montre à quel point la parité domestique est encore loin d’être acquise.
En bref
- Le collège Montecastello en Espagne a intégré des cours de tâches ménagères pour ses élèves garçons.
- Cette initiative vise à promouvoir l’égalité des sexes et casser les stéréotypes associés aux corvées domestiques.
- Les élèves, d’abord sceptiques, ont fini par apprécier ces ateliers et y découvrir de nouvelles compétences.
- À terme, cela pourrait contribuer à faire évoluer les mentalités et réduire les inégalités dans la répartition des tâches au sein des foyers.