Il entend tout – surtout ce qu’il ne devrait pas capter. Mais quand il s’agit de passer à la salle de bain ou d’enfiler son blouson, il devient soudainement dur d’oreille. Cette scène bien connue des parents peut être frustrante, et la tentation de hausser la voix n’est jamais loin. Pourtant, inutile de crier pour se faire comprendre. Des experts livrent ici des astuces simples pour que nos enfants n’aient plus des oreilles seulement décoratives, mais pleinement réceptives.
Trop d’infos tue l’attention : simplifiez vos demandes

C’est un piège courant : vouloir tout dire en une seule phrase. Résultat ? Votre enfant enregistre à peine une consigne sur quatre. Le jeune cerveau n’est pas équipé pour traiter une liste interminable comme un emploi du temps de PDG.
Mieux vaut aller à l’essentiel, par étapes. Exemple : « Quand le dessin animé est fini, tu mets ton pyjama. Après, on va dans la salle de bain pour te brosser les dents. » C’est clair, simple, et surtout, adapté à son rythme.
Parlez franc et allez droit au but
Les détours compliquent les choses. Une consigne noyée dans un raisonnement trop long finit souvent par être ignorée. Plutôt que de dire : « On va rejoindre Jules au parc, donc si tu veux grimper, tu devrais mettre d’autres chaussures », préférez : « Enfile tes baskets, on va au parc. »
Plus c’est direct, plus c’est efficace.
Misez sur le contact visuel et le toucher
Un message verbal ne suffit pas toujours à capter l’attention. Pour vraiment se connecter à lui, associez les gestes aux paroles. Mettez-vous à sa hauteur, touchez doucement son épaule, regardez-le dans les yeux… et parlez-lui.
Cette manière d’interagir renforce la concentration et crée une connexion réelle. En prime, demandez-lui de reformuler ce que vous venez de dire. C’est un bon moyen de vérifier que l’essentiel est passé.
Moins de répétitions, plus d’action
Répéter en boucle ne fera pas avancer les choses. Pire : votre enfant risque de s’habituer à ignorer les premières demandes, pensant qu’elles ne comptent pas.
Formulez une consigne deux fois, pas plus. Ensuite, agissez. Exemple : « Si les LEGO ne sont pas rangés, ils resteront dans le placard jusqu’à demain. » Et surtout, tenez parole. À l’inverse, s’il réagit rapidement, valorisez-le : « Bravo d’avoir réagi tout de suite, tu as super bien écouté ! » Rien de tel que la reconnaissance pour encourager l’écoute.
L’écoute peut aussi être un jeu

Et si on transformait l’écoute en activité amusante ? En balade, proposez-lui de deviner les sons : oiseaux, voitures, souffle du vent… Ce type d’exercice entraîne naturellement l’attention auditive.
Autre option : les comptines. Écoutez ses chansons préférées ensemble et discutez-en. Qu’est-ce que cette phrase veut dire ? Qui est le personnage ? Cela devient vite un jeu tout en développant ses compétences de compréhension.
Donnez l’exemple : soyez attentif pour qu’il le soit aussi
On le fait tous : répondre distraitement tout en consultant un message ou en cuisinant. Mais nos enfants le perçoivent très bien. Ils savent quand on est véritablement présent… ou pas.
Offrez-lui des moments d’écoute totale. Posez votre téléphone, regardez-le, et laissez-le raconter — même s’il vous résume pour la énième fois sa récréation. Ce type de moment sincère donne le ton et l’incite à reproduire ce comportement lorsqu’il sera à son tour invité à écouter.