Depuis plusieurs années, de nombreux chercheurs s’interrogent : à quoi ressemblerons-nous dans quelques décennies ? Si notre alimentation, notre environnement et nos habitudes numériques influencent déjà notre santé, les conséquences physiques d’un mode de vie ultra-connecté sont encore plus frappantes. En décembre dernier, une première étude avait dévoilé notre apparence possible dans 15 ans. Cette fois, les experts vont plus loin en se concentrant sur ceux qui passent leur vie sous les projecteurs : les influenceurs. Et leur prototype, Ava, n’a rien d’un rêve de beauté.

Dos voûté, cernes, yeux rouges : le portrait d’un futur inquiétant
Selon la simulation mise au point par les chercheurs de Casino.org, le corps humain pourrait être profondément transformé d’ici 2050 à cause d’une utilisation excessive des smartphones et des écrans. Ava en est l’incarnation la plus marquante : son dos voûté trahit des années passées penchée sur son téléphone, ses épaules arrondies témoignent d’une posture déséquilibrée, et sa tête penche en avant comme si elle ne pouvait plus se redresser. Résultat : douleurs chroniques au cou, raideurs musculaires et fatigue physique s’installent durablement.
Mais au-delà de l’apparence, c’est tout un mode de vie que dénoncent les experts. « Bien qu’Ava soit le visage de la star des réseaux sociaux de demain, elle est surtout l’avertissement d’aujourd’hui », ont expliqué les experts, d’après des propos rapportés par le Daily Mail. Elle illustre ce que des années de recherche d’algorithmes, d’obsession des standards de beauté et de création de contenu permanente peuvent provoquer sur le corps et l’esprit. Autrement dit, Ava est un miroir déformant mais terriblement crédible de notre société ultra-connectée.

Peau irritée, lèvres gonflées et joues creuses : les excès de la beauté numérique
Les experts soulignent un autre danger lié à la surconsommation de produits cosmétiques et aux retouches esthétiques de plus en plus courantes chez les influenceurs. L’utilisation prolongée du maquillage, combinée à des injections répétées, pourrait provoquer des réactions cutanées et des changements physiques irréversibles.
« Des couches quotidiennes de maquillage, des changements constants de soins et l’application excessive de produits peuvent causer des irritations cutanées, des inflammations et même des taches pigmentaires », précisent les chercheurs. Résultat : une peau rougie, parfois abîmée, et une apparence artificielle difficile à corriger. Quant aux injections à répétition, elles peuvent donner un visage figé, avec des lèvres surdimensionnées et des joues creusées – un effet qui, poussé à l’extrême, rapproche dangereusement du modèle d’Ava.
Des yeux fatigués, une vision floue et une perte de cheveux liée au stress

Ce qui frappe le plus chez Ava, ce sont ses yeux fatigués. Marqués par de larges cernes et des poches sous les paupières, ils sont le reflet direct des heures passées devant les écrans. Les experts expliquent que la lumière bleue et le manque de repos provoquent une sécheresse oculaire chronique, une vision floue et une irritation persistante. Les yeux d’Ava sont rouges, ternes et manquent d’éclat — un signal d’alarme sur les effets à long terme de notre dépendance numérique.
À cela s’ajoute une perte de cheveux due au stress permanent et aux exigences du monde des réseaux sociaux. Le besoin constant de plaire, d’être visible et de produire du contenu de qualité exerce une pression psychologique intense, qui finit par se répercuter sur le corps. Ava incarne ainsi le visage d’une génération épuisée par le rythme effréné de la vie digitale.
Une représentation qui pousse à réfléchir à nos habitudes
Cette vision du futur a beau sembler extrême, elle repose sur des données scientifiques bien réelles. En présentant Ava, les chercheurs ne cherchent pas à effrayer, mais à susciter une prise de conscience. L’objectif est clair : nous inviter à repenser notre rapport à la technologie et à notre image.
La posture, le sommeil, la santé mentale et la qualité de la peau sont directement influencés par notre mode de vie numérique. Ava devient alors un symbole : celui d’une génération qui, à force de vouloir être connectée au monde entier, finit par se déconnecter d’elle-même. Un avertissement puissant pour chacun d’entre nous — et peut-être, une raison de lever un peu plus souvent les yeux de son écran.
