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Vaccin à ARNm : une étude française sur 29 millions d’adultes confirme l’absence de toute surmortalité

Depuis leur mise en circulation massive, les vaccins à ARN messager sont souvent au cœur des débats publics. Leur sûreté, notamment sur le long terme, fait l’objet de nombreuses questions. Une récente étude française de grande ampleur apporte une réponse claire et rassurante. Réalisée par le groupement Epi-Phare (ANSM/Cnam), cette enquête couvre près de 29 millions d’adultes. Résultat ? Non seulement il n’y a aucun signe de danger accru à long terme, mais les chercheurs ont même découvert un effet positif inattendu.

Une technologie controversée, mais désormais mieux comprise

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Avec la crise du Covid-19, les vaccins à ARNm ont été propulsés sous les projecteurs. S’ils ont sauvé des millions de vies, ils ont aussi été accusés de causer toutes sortes de problèmes, des myocardites aux fameux « turbo-cancers ». Ces inquiétudes, souvent amplifiées sur les réseaux sociaux, ont semé le doute dans une partie de la population.

Une étude française inédite qui répond aux doutes, quatre ans après

Jusqu’ici, les études montraient surtout un effet bénéfique à court terme pour les personnes vaccinées contre le Covid. Mais cette nouvelle analyse, publiée dans la revue JAMA Network Open, va beaucoup plus loin. Elle examine l’impact de la vaccination sur la mortalité toutes causes confondues – y compris les maladies cardiovasculaires et les cancers – sur une durée de quatre ans.

Les chercheurs ont analysé les données de 22,7 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin à ARNm, comparées à 5,9 millions de non-vaccinés, tous âgés de 18 à 59 ans. La majorité des participants ont été vaccinés à partir de la mi-2021, lors de la grande campagne de vaccination.

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Un double bénéfice, même face aux cancers

Les résultats sont sans appel. Le vaccin n’augmente pas le risque de mortalité, même plusieurs années après. Au contraire, il semblerait qu’il soit associé à un baisse du risque de décès.

« Les personnes vaccinées présentaient un risque de mortalité toutes causes réduit de 25 % par rapport aux non-vaccinées », écrivent les chercheurs. Sur la période de suivi de quatre ans, 0,4 % des vaccinés sont décédés, contre 0,6 % des non-vaccinés. Ces chiffres renforcent la fiabilité et la sécurité de cette technologie vaccinale.

Pour Mahmoud Zureik, chercheur ayant dirigé l’étude, c’est une certitude : « Il n’existe aucun signal indiquant une hausse du risque de mortalité à long terme liée au vaccin à ARNm », a-t-il déclaré à l’AFP.

Des effets bénéfiques qui vont au-delà du Covid

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Mais ce n’est pas tout. L’analyse d’Epi-Phare montre d’autres effets positifs du vaccin :

  • Une réduction de 74 % de la mortalité liée au Covid-19 chez les personnes vaccinées, confirmant son efficacité contre les formes graves ;
  • Une baisse de 25 % du risque de décès pour les principales causes étudiées, comme les maladies cardiovasculaires et les cancers ;
  • Chez les jeunes adultes de 18 à 29 ans, cette réduction grimpe à 35 % ;
  • À plus court terme, dans les six mois après l’injection, le risque de mortalité chute de 29 %.

Bien que l’étude ne prouve pas que le vaccin est la cause directe de cette baisse, elle écarte clairement tout lien entre vaccination à ARNm et hausse de la mortalité.

Une technologie innovante, sûre, et tournée vers l’avenir

Les vaccins à ARNm ont joué un rôle clé durant la pandémie. Pourtant, leur technologie restait mystérieuse pour beaucoup. Contrairement aux vaccins classiques, qui utilisent des virus affaiblis ou inactivés, ceux-ci reposent sur une molécule d’ARN messager qui donne à nos cellules l’instruction de produire temporairement une protéine du virus. Cela déclenche ensuite une réponse immunitaire.

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Et cette technologie ne s’arrête pas au Covid : elle est aussi utilisée dans certains traitements contre le cancer, notamment dans le cadre de l’immunothérapie.

Ces résultats convaincront-ils les plus sceptiques ? Peut-être pas tous, mais les jeunes adultes peuvent être rassurés : il se pourrait qu’ils n’aient plus besoin de rappels dans un avenir proche.

« Aujourd’hui, il ne semble plus nécessaire de recommander un rappel vaccinal à tous les jeunes adultes », explique le Dr Zureik au journal Le Parisien. Selon lui, l’immunité acquise par les précédentes vaccinations et contaminations suffit à protéger les moins de 65 ans. En revanche, la vaccination reste essentielle pour les seniors et les personnes à risque.

Sources

  • Epi-Phare (ANSM/Cnam)
    Vaccination par ARNm contre la COVID-19 et mortalité toutes causes.
    Rapport publié le 4 décembre 2025.
  • Semenzato L., Le Vu S., Botton J., et al.
    COVID-19 mRNA Vaccination and 4-Year All-Cause Mortality Among Adults Aged 18 to 59 Years in France.
    JAMA Network Open, 2025; 8(12): e2546822.
    doi: 10.1001/jamanetworkopen.2025.46822

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