L’origine d’un conflit interminable
L’histoire débute en 2017, lorsque les héritières de cette demeure située à Toga, près de Bastia, décident de mettre le bien en vente. Une femme d’une quarantaine d’années se présente alors comme potentielle acheteuse. Mais quelques semaines plus tard, les propriétaires découvrent avec stupeur que la serrure de la maison avait été changée. À partir de ce moment, tout s’accélère : la squatteuse présente de faux documents affirmant que le logement lui est loué, avant de se déclarer carrément propriétaire des lieux.
Un combat judiciaire sans résultat concret
Depuis, Isabelle et Valérie n’ont cessé de multiplier les démarches pour obtenir justice. En février 2024, elles parviennent à obtenir un titre exécutoire d’expulsion. La squatteuse fait appel, mais est déboutée à plusieurs reprises. Pourtant, malgré ces décisions, l’occupante refuse toujours de quitter la maison. L’avocate de la famille déplore une situation où « les jugements s’accumulent mais restent sans application ».
La préfecture de Haute-Corse sous le feu des critiques
L’expulsion devait être réalisée le 17 juillet 2024. Or, la préfecture de Haute-Corse a accordé à la squatteuse un délai supplémentaire, sans donner d’explication publique. Ni la préfecture ni l’avocate de l’occupante n’ont répondu aux sollicitations des médias. Pour Isabelle et Valérie, cette décision a des conséquences dramatiques sur le plan psychologique. « Je ne peux pas continuer à voir ma mère sombrer », confie Valérie, très émue.
Quand la justice tourne à l’absurde
La situation frise parfois l’irréel. Isabelle raconte s’être rendue dans le jardin pour cueillir quelques clémentines de l’arbre planté par son grand-père en 1933. Mais la squatteuse n’a pas hésité à appeler la police pour dénoncer cette intrusion, alors même que la maison appartient légalement à la famille. Plus surprenant encore, l’occupante a procédé à des aménagements : installation de panneaux solaires, mise en place de caméras de surveillance, comme si la maison lui appartenait réellement.
Un lourd fardeau financier et émotionnel
En parallèle, Isabelle et Valérie continuent de payer les impôts fonciers et les assurances liées à la maison, sans pouvoir en profiter. Au-delà de la valeur patrimoniale, c’est toute une mémoire familiale qui se retrouve confisquée. Pour elles, cette affaire symbolise un sentiment d’abandon par l’État et soulève une question fondamentale : à quoi sert une décision de justice si elle n’est pas appliquée ?