Des asticots vivants ont été découverts entre les orteils d’une femme de 75 ans hébergée dans une unité de soins de longue durée à Golbey (Vosges). Sa famille, indignée, a déposé une plainte pour « délaissement de personne vulnérable » et une enquête judiciaire a été lancée pour faire toute la lumière sur cette affaire glaçante.
Les professionnel·les de santé – podologues, infirmiers, soignants – sont habitués à gérer des cas délicats : ongles incarnés infectés, escarres négligées, peaux en détérioration lente ou mycoses avancées. Mais la présence d’asticots entre les orteils dépasse de très loin ce que l’on croit possible même dans une longue carrière. Ce n’est plus seulement une question d’hygiène personnelle, mais un défaut grave de prise en charge institutionnelle.
Ce drame met en exergue les dérives d’un encadrement défaillant dans une structure sensée protéger les plus vulnérables. La résidente, admise depuis deux ans dans cette unité médicalisée, souffre de pathologies chroniques. Après une chute grave et le décès de son époux, la famille avait confié ses soins à l’établissement. Mais, au fil des mois, des manquements répétés, dûment documentés, ont conduit à ce que sa fille qualifie de « choc absolu ».
Des asticots entre les orteils d’une septuagénaire : une découverte révoltante
Le 1er juillet, lors d’un contrôle dermatologique, le personnel médical a découvert plusieurs asticots vivants nichant entre les orteils de la patiente, comme l’a rapporté La Dépêche. La fille, présente lors de l’examen, a filmé ce moment atroce : au moins « une dizaine » se trouvaient entre deux orteils. Cette infestation, signes d’un absentéisme total de soins locaux pendant plusieurs jours voire semaines, a déclenché une onde de choc tant auprès des proches que de l’opinion publique. « Un membre du personnel m’a dit : “c’est inadmissible” », rapporte la fille.
Le parquet d’Épinal a immédiatement ouvert une enquête pour délaissement de personne vulnérable, soulignant la gravité des faits. La police d’Épinal est chargée des investigations au sein de l’établissement. L’avocat de la famille, Maître François‑Xavier Wein, dénonce une situation allant « au‑delà de la simple négligence » et réclame une vérification exhaustive des conditions de vie des autres résidents. « Ça ne doit pas arriver, on est bien au‑delà d’une simple insuffisance de soins. Il faut qu’un procureur prenne le relais », a‑t‑il affirmé avec force.
Signaux d’alerte ignorés depuis des mois
Dès les premiers mois suivant l’admission, la famille avait alerté sur des dysfonctionnements chroniques : harnais inadéquat, fréquence insuffisante des changes, pansements mal posés provoquant des coupures, et absence de soins réguliers sur les ulcères variqueux infectés. Ces incidents ont souvent nécessité des hospitalisations d’urgence, poussant à consulter un dermatologue.
Malgré ces mises en garde répétées, aucun remède concret n’a été appliqué. La direction de l’institution n’a pas souhaité commenter pour l’instant. Mais la famille, déterminée, exige que la justice soit rendue, pas seulement pour leur mère, mais pour « tous les résidents » potentiellement exposés. Au-delà de l’émotion suscitée, cette affaire révèle un dysfonctionnement systémique : certains établissements médicalisés ne garantissent même pas des soins basiques primaires. La famille espère que ce drame provoquera une réforme nécessaire. En attendant, l’enquête judiciaire est en cours.