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« Refusée à la caisse prioritaire avec son bébé reborn, Cécilia, 34 ans, crie à l’injustice et dépose plainte »

Dans une file dite prioritaire d’un supermarché, tout semble en ordre : poussette, biberon dans le sac à langer, un doudou bien calé. Mais il y a un détail qui intrigue : le bébé ne bouge pas. Et pour cause, il s’agit d’un bébé reborn, une poupée plus vraie que nature. Les regards s’attardent, les questions fusent. Faut-il lui accorder les mêmes droits qu’à un nourrisson bien vivant ?

Sur les médias sociaux, ces scènes font le buzz. Des femmes – souvent jeunes – filment leurs virées au supermarché avec leur poupée ultra-réaliste bien installée dans une poussette. Fascinant pour certains, déroutant pour d’autres, ce phénomène amène un vrai débat : ces bébés reborn donnent-ils droit à un passage en caisse prioritaire ? Et surtout, que dit la loi à ce sujet ?

Bébé reborn en poussette au supermarché : ce que l’on voit… et ce que ça déclenche

bébé reborn supermarché-min

Sur les réseaux sociaux, des comptes très suivis partagent le quotidien de ces poupées : elles sont habillées avec soin, installées dans des cosys, promenées comme de vrais nourrissons. Dans une vidéo relayée par le magazine ELLE, une jeune femme montre deux bodys en expliquant que ses « filles » ont été sages : pas un cri, pas une larme. Tout est dans les détails : des cheveux implantés un à un, des veines peintes à la main, une texture de peau impressionnante. Bref, l’illusion est totale.

Mais dans les espaces publics, cette mise en scène peut poser problème. Quand une personne prend la place d’un parent dans un espace dédié – table à langer, balançoire, ou file prioritaire – ça peut vite créer des tensions. Car derrière l’apparence parfaite du bébé, il y a un objet. Et cette différence, bien réelle, change tout.

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La thérapeute Valérie Denis, spécialisée dans le deuil périnatal, confie son malaise : « Certaines vidéos m’ont vraiment mise mal à l’aise », avoue-t-elle. Si la doll therapy est reconnue dans certains cas – notamment pour les patients atteints d’Alzheimer, chez qui elle favorise le sommeil et la production d’ocytocine – elle insiste sur la prudence dans d’autres contextes. « Traverser un deuil demande du temps, des soins, de la patience », rappelle-t-elle.

De son côté, la psychologue Desirée Casado souligne un certain double standard : « Un homme adulte qui joue aux jeux vidéo ou collectionne des figurines est vu comme un passionné. Mais une femme adulte qui s’occupe d’une poupée ? C’est jugé comme bizarre ou pathologique ». Une perception biaisée qui alimente, elle aussi, le débat.

Caisse prioritaire en supermarché : droits réels et limites avec un reborn

Caisse prioritaire en supermarché-min

Alors, concrètement, a-t-on le droit de passer en caisse prioritaire avec un bébé reborn ? En France, ce droit repose sur des critères bien précis. Il concerne notamment les titulaires de la CMI « priorité » (Carte Mobilité Inclusion), attribuée aux personnes en situation de handicap. Dans ce cadre, les supermarchés sont dans l’obligation de respecter cette priorité.

Pour les femmes enceintes, il existe une carte de priorité grossesse. Mais son application dépend souvent de la politique propre à chaque enseigne. Certaines accordent la priorité par courtoisie, d’autres pas. Le flou persiste, mais une chose est claire : un bébé reborn, aussi réaliste soit-il, reste une poupée. Il ne donne aucun droit légal au passage prioritaire.

Ce décalage entre la mise en scène (poussette, accessoires, gestes maternels) et la réalité juridique explique les frictions en caisse. Des familles avec enfants peuvent se sentir lésées quand un parent avec une poupée occupe des équipements pensés pour des besoins réels. À l’étranger, ce sujet a même fait l’objet de propositions de lois, pour mieux encadrer les usages de ces espaces dits « réservés ».

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En attendant un éventuel cadre légal plus clair, la règle reste simple : la priorité est accordée aux publics définis par la loi, tolérée pour les femmes enceintes selon les enseignes, et totalement inapplicable dans le cas des bébés reborn. Aucun texte ne leur accorde un passe-droit, quelle que soit l’apparence de la scène.

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