Le gouvernement prépare une réforme majeure de la pension de réversion pour 2026
Une réforme d’ampleur se profile à l’horizon 2026, touchant un dispositif clé du système de retraite : la pension de réversion. Cruciale pour des millions de veufs et veuves en France, cette aide pourrait être profondément repensée, notamment en ce qui concerne les plafonds de revenus autorisés. Deux options majeures sont aujourd’hui en discussion.
Un contexte tendu pour les retraités : entre inflation et coupes budgétaires

Alors que l’inflation grignote le pouvoir d’achat et que la réforme globale des retraites reste encore floue, l’année 2026 pourrait bien devenir un tournant pour de nombreux retraités français. Le gouvernement cherche à réduire la dépense publique : cela passe par un gel des pensions, des réductions de certaines aides fiscales et, désormais, par une révision des dispositifs sociaux, dont la pension de réversion.
Pour rappel, cette pension permet au conjoint survivant de percevoir une part de la retraite de son époux ou épouse décédé(e). Elle concerne aujourd’hui près de 4,5 millions de Français, en majorité des femmes. Mais malgré son importance, ses règles sont complexes et varient selon les régimes : régime général, fonction publique, ou encore Agirc-Arrco pour les salariés du privé.
Actuellement, seuls les couples mariés y ont droit. Les personnes en PACS ou en concubinage en sont exclues, tout comme celles qui se sont remariées. D’autres conditions s’ajoutent : avoir au moins 55 ans, et que le défunt ait cotisé un minimum de 60 trimestres (soit 15 ans de carrière).
Premier scénario : maintien d’un plafond unique pour tous les régimes

Le montant de la pension de réversion dépend actuellement des ressources du bénéficiaire. Une personne seule ne doit pas dépasser 24 710,40 € brut/an (environ 2 059 €/mois), et 39 536,64 € brut/an pour un couple. Ces plafonds, jugés trop rigides par plusieurs associations de retraités, pourraient faire l’objet d’un ajustement.
Dans un premier scénario envisagé, le gouvernement maintiendrait ces seuils de revenus mais les harmoniserait entre tous les régimes de retraite. Cela permettrait d’en finir avec les disparités entre public et privé, tout en évitant que les ménages les plus aisés en bénéficient indûment.
Cependant, ce scénario ne changerait rien pour les petits retraités qui perçoivent souvent moins de 300 € par mois de pension de réversion. Aucun gain réel de pouvoir d’achat n’est à attendre dans l’immédiat. De plus, les conditions actuelles d’âge et de mariage resteraient en vigueur, même si une ouverture potentielle aux partenaires pacsés est encore à l’étude.
Deuxième scénario : la suppression pure et simple du plafond de revenus pour la pension de réversion
Le second scénario est bien plus ambitieux : il propose de supprimer totalement le plafond de ressources. Autrement dit, tous les conjoints survivants pourraient toucher une pension de réversion, quel que soit leur niveau de revenus. Ce serait un véritable changement de paradigme dans le système français des retraites.
Cette suppression permettrait à des milliers de bénéficiaires partiels de voir leur pension augmenter de manière significative. À titre d’exemple, une femme de 58 ans, veuve depuis 2025 et percevant actuellement 259 € brut par mois, pourrait toucher jusqu’à 810 € brut mensuels selon les estimations de Mes Allocs.fr.
Certains experts vont encore plus loin : ils envisagent de faire passer le taux de réversion à 55 %, ce qui augmenterait encore davantage les revenus des foyers modestes. Mais tout cela a un coût. Une telle mesure impliquerait une hausse massive des dépenses publiques, à un moment où les finances de l’État sont déjà mises à rude épreuve.
Le débat est donc ouvert : faut-il ouvrir plus largement la réversion, quitte à en alourdir le coût ? Ou maintenir une certaine sélectivité pour en préserver la soutenabilité ? 2026 s’annonce comme une année décisive pour répondre à cette question cruciale.
