Trois mois se sont écoulés depuis la disparition de Chloé, 14 ans, à Colomiers. Ses parents lancent aujourd’hui un appel déchirant, car l’enquête paraît au point mort. Ils craignent que leur fille ait été enlevée par un réseau de prostitution de mineures.
Le 6 avril dernier, Chloé a disparu. Partie sans téléphone, sans papiers, ni argent, l’adolescente vulnérable – fragilisée après une opération de la hanche – ne donne plus signe de vie. Ce jour-là, sa mère l’a vue monter dans une voiture avec deux hommes majeurs. Depuis, plus de nouvelles. Handicapée suite à son opération, elle souffrait également de fragilités psychologiques. Après une première fugue fin mars, elle avait été hospitalisée brièvement à Toulouse avant d’être ramenée à la maison, et deux jours plus tard, elle fuguait de nouveau. Depuis, ses parents, Aurélie et son mari, mènent leurs propres recherches, faute de soutien institutionnel.
Une disparition qui s’inscrit dans une tendance inquiétante
La disparition de Chloé n’est pas un cas isolé. En France, de plus en plus d’adolescents vulnérables disparaissent dans des circonstances similaires. Le cas récent de Jérémie Macri, 14 ans, d’Antibes, retrouvé sain et sauf après cinq jours d’absence, a suscité l’émoi. Mais toutes les familles ne connaissent pas de fin heureuse. Pour les parents de Chloé, l’angoisse s’accroît : ils se sentent isolés face aux institutions qu’ils jugent débordées ou indifférentes. Ils ont même fouillé les rues de Toulouse et les plateformes d’escorting en désespoir de cause.
Évolution inquiétante : un appel à l’aide de plus en plus pressant
Avant 2024, Chloé n’avait jamais manifesté de signes préoccupants. Mais à l’automne, après son opération, elle s’est mise à se replier sur elle-même. Elle a développé des troubles anxieux, s’est réfugiée sur les réseaux sociaux et y a fait la connaissance d’un homme d’une trentaine d’années. Il s’est même présenté un jour chez eux en affirmant être l’amoureux de leur fille. Il n’a été poursuivi que pour violation de domicile, puis l’enquête a été classée sans suite, selon BFMTV.
Quelque temps plus tard, Chloé fuge pour la première fois. Ses parents l’ont retrouvée à temps et l’ont conduite aux urgences pédiatriques pour une prise en charge psychologique. Mais l’hôpital l’a renvoyée au bout de quatre jours, faute de place, selon eux. Moins de 48 heures après, elle fugue à nouveau… cette fois pour ne plus revenir. Selon sa mère, l’enquête sur cette disparition inquiétante, menée par la brigade des mineurs de Toulouse, est au point mort : « On se sent abandonnés ».
Des soupçons terrifiants : un réseau de prostitution de mineures ?
Tous les éléments amassés par la famille convergent vers une thèse sombre : Chloé pourrait avoir été piégée par un réseau de prostitution de mineures. Aurélie et son mari ont récolté des témoignages évoquant la présence de jeunes filles prostituées dans certains quartiers de Toulouse.
L’avocate, Me Julie Racoupeau, dénonce un manque criant de moyens : « Le phénomène de la prostitution des mineurs, c’est quelque chose sur lequel on met le doigt depuis une période relativement récente et qui ne reçoit pas encore la réponse adéquate de la part des autorités. » Face à ce vide institutionnel, les parents ont pris les choses en main : distribution de tracts dans le Grand Mirail, rendez-vous sur des sites d’escorting, descentes nocturnes dans des zones à risque, fouille d’un hôtel de passe évoqué dans des rumeurs, en quête de la moindre piste.
Aurélie témoigne : « Notre vie tourne autour de ça maintenant : retrouver notre fille. On se sent abandonné par les institutions…, l’hôpital en premier lieu et la brigade des mineurs qui n’a pas de moyens. » Pour Me Racoupeau, « il y a une grosse défaillance du système : on nous oppose que Chloé serait partie volontairement, qu’il faut attendre… Mais c’est une enfant ! L’État a un devoir de protection des mineurs, il faut la chercher ! Cet argument est inaudible. »
Un dernier appel à la solidarité citoyenne
Les parents de Chloé en appellent au grand public. Ils lancent un appel à témoins : tout renseignement, même infime, pourrait être décisif. Ils espèrent que leur fille les entendra : « Je veux qu’elle sache qu’on la cherche, que quoiqu’il se soit passé, avec son papa, on est là », affirme Aurélie. Si vous avez des informations, merci de contacter :
- la brigade des mineurs au 05 61 12 76 96 ou 07 89 24 24 03,
- ou le commissariat au 05 61 12 77 77.
En bref
Trois mois se sont écoulés depuis la disparition de Chloé, 14 ans, à Colomiers, sans aucun signe de vie.
- Ses parents s’inquiètent : elle pourrait être victime d’un réseau de prostitution de mineures à Toulouse.
- Ils dénoncent le manque d’actions des autorités (enquête bloquée, prise en charge hospitalière absente).
- Tout renseignement est crucial. Contactez les enquêteurs si vous avez des informations.