En 2010, le froid ne s’est pas fait attendre. Dès le début du mois de décembre, les températures négatives et les chutes de neige successives se sont installées, sans laisser le moindre répit. Résultat ? Le mois de décembre le plus froid depuis 1969. On enregistrait des records comme 0°C à Nice, -15°C à Chaumont ou encore -12°C à Nancy. C’est dans cette atmosphère glaciale que s’est dessiné ce qui restera comme le dernier Noël vraiment blanc de notre époque.
Noël 2010 : une offensive neigeuse avant même les fêtes
Les 16 et 17 décembre 2010 marquent un tournant : la neige tombe en force sur la moitié nord de la France. Les premières estimations de Météo-Paris donnent le ton : 5 à 10 cm dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, 5 cm en Haute-Normandie, 1 à 3 cm en Île-de-France, 15 à 20 cm dans le nord de la Lorraine, et entre 5 et 10 cm en Rhône-Alpes, Bourgogne, Auvergne et Midi-Pyrénées.
Le sol, déjà refroidi par ces premières chutes, se transforme en véritable base glacée. Et la suite ne tarde pas. Du 17 au 20 décembre, les épisodes neigeux se répètent sur les mêmes zones : Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Champagne, Lorraine. Le 17 au soir, Amiens est déjà sous 10 cm de neige. Dans l’Oise et la Seine-Maritime, on parle de 30 à 40 cm, et à Villerupt, en Lorraine, la couche atteint jusqu’à un demi-mètre, à seulement 400 mètres d’altitude. Le 19 décembre restera dans l’histoire, avec environ 6 000 voyageurs bloqués à l’aéroport de Roissy et une circulation largement perturbée.
Jusqu’à 40 cm en Picardie : trafic gelé et Roissy paralysé
En Picardie, la situation tourne rapidement à la paralysie. Des chutes de neige intenses forment une épaisseur de 30 à 40 cm, rendant les routes impraticables et transformant les paysages en vastes étendues blanches. L’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, submergé par la neige, est contraint d’interrompre son trafic. Près de 6 000 passagers passent la nuit dans le terminal, faute de pouvoir décoller ou même quitter l’aéroport. Cet événement rare est encore considéré comme l’un des plus marquants de la décennie, difficile à reproduire dans les conditions climatiques actuelles.
Dans le nord et le nord-est de la France, les températures restent largement en dessous de zéro, même en journée, permettant à la neige de s’accumuler. Résultat : les plaines se retrouvent littéralement submergées, avec des accumulations atteignant parfois la hauteur des pare-chocs. En Normandie, dans l’Oise ou en Lorraine, des villes comme Flers ou Campeaux deviennent méconnaissables, couvertes de 30 à 40 cm de neige. Les réseaux routiers et ferroviaires tournent au ralenti, pendant que les habitants s’adaptent tant bien que mal à ce quotidien givré.
Noël 2010 : réveillon sous la neige et froid glacial
Dans la nuit du 24 au 25 décembre 2010, un nouvel épisode majeur frappe l’Alsace et la Lorraine. La neige tombe sans interruption et atteint des niveaux impressionnants : 20 à 40 cm en plaine, avec un record de 26 cm à Strasbourg officiellement mesurés. Au matin du 26, le froid devient extrême : -22,5°C à Buhl-Lorraine, -21,6°C à Réding, -18,4°C à Strasbourg et -15,9°C à Nancy.
Avec cette combinaison de neige abondante et de froid polaire, le Noël 2010 reste une référence absolue. C’est le dernier moment où la France a connu un Noël authentiquement blanc sur une aussi grande échelle. Depuis, malgré quelques chutes ponctuelles, aucun autre mois de décembre n’a offert un tel spectacle hivernal.